Cinéma16 février 20110Au-delà

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Le film « au-delà » de Clint Easwood prête à polémique pour ses thèses contestables sur ce qui se passe au-delà de la mort. Vu comme un conte fantastique, c’est un beau film servi par de superbes interprètes.

« Au-delà » pourrait, au premier degré, être pris pour un film à thèse. Ceux qui sont revenus de la mort relatent une expérience d’illumination blanche et de sérénité. Il est possible de communiquer avec les morts, lorsque ceux-ci ont quelque chose à nous dire ; ils peuvent même interférer directement avec nos vies et, par exemple, s’ils le veulent, prévenir des catastrophes. Il existe une conjuration des pouvoirs civils et religieux pour éviter que cela se sache.

On comprend que la critique soit souvent négative. C’est pourtant un beau film, original, avec de grands acteurs. Il commence par un chef d’œuvre d’effets spéciaux qui pourrait illustrer à l’avenir les cours d’histoire naturelle sur les tsunamis. La belle Marie (Cécile de France) est emportée par une vague gigantesque. Elle suffoque. Echouée, on tente de la ranimer mais elle est laissée pour morte. Elle revient pourtant à la vie. Son expérience de l’au-delà l’obsède. Elle se rappelle la lumière blanche qui l’a enveloppée, le sentiment de paix qui l’a submergée. Elle était journaliste de télévision célèbre et riche. Elle est maintenant incapable de se concentrer sur son métier. Elle n’a plus qu’une passion : faire partager son expérience de l’au-delà.

A San Francisco, George (Matts Damon) vient de changer de métier. Il exerçait avec succès la profession de médium, entrant en contact avec les défunts des clients venus le consulter. Il tente d’échapper à son destin, qui lui interdit toute relation normale : connaître au premier contact physique les secrets les plus intimes d’une autre personne court-circuite l’apprivoisement et génère la peur chez l’autre. George s’est fait ouvrier est s’est inscrit à un cours de cuisine italienne qui lui fait toucher du doigt et des papilles les saveurs du monde des vivants.

A Londres, le jeune Marcus (Franklie McLaren), âgé d’une dizaine d’années, vient de perdre à la fois son frère jumeau, tué par un camionnette, et sa maman, toxicomane internée dans un centre de sevrage. Il n’a qu’une idée : communiquer avec son frère, qui dans leur binôme a toujours été le leader, recevoir de lui des instructions.

C’est à Londres que les trois personnages se retrouvent. Marie présente à une foire du livre l’ouvrage qu’elle vient d’écrire sur la conjuration du silence face à l’au-delà. George a fait une escapade sur les traces de son idole, Charles Dickens. Marcus, qui a vu son site Internet, le reconnaît et l’importune jusqu’à ce qu’il accepte de le mettre en relation avec son frère.

George assiste à la présentation du livre de Marie. Revenue d’entre les morts, elle est la seule personne avec qui il partage l’expérience de l’au-delà, la seule avec qui l’amour puisse suivre son impétueux et lent chemin.

Illustration : Franklie McLaren et Matts Damon dans Au-delà.

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