Cinéma20 novembre 20110Caramel

J’avais été enthousiasmé par le second film de la Libanaise Nadine Labaki, « et maintenant, on va où  » (2011). J’ai voulu voir le CD de son premier film, Caramel (2007).

 Le caramel, c’est la substance à haute température que le salon de beauté de Layale, à Beyrouth, utilise pour épiler ses clientes. Le caramel sent bon la fleur de canne et la cannelle. L’extraction des poils collés au caramel répandu sur les jambes est douloureuse. Le film Caramel est bien décrit par son titre : d’un côté, la joie de vivre de femmes qui vivent du salon ou en sont les voisines, d’un autre côté les pressions sociales qui les asservissent douloureusement.

 Layale est l’amante d’un homme marié dont la femme est par ailleurs sa cliente ; elle mettra du temps avant de céder à l’amour du petit policier d’en face qui lui pardonne ses contraventions. Nisrine va se marier, mais doit préalablement se faire recoudre l’hymen dans une clinique ; la jolie Rima penche pour le sexe faible et, comme garçon manqué, est préposée à la mise en route du groupe électrogène lors des coupures de courant ; Jamale rêve d’un grand rôle au cinéma et d’oublier qu’elle a dépassé la quarantaine ; Tante Rose, la voisine, sacrifie sa vie à sa sœur Lili, la folle du quartier : acceptera-t-elle les avances de Monsieur Charles, un septuagénaire qui en pince pour elle ?

 Layale (Nadine Labaki elle-même) a rendez-vous avec son amant pour fêter son anniversaire. Les hôtels respectables exigent sa carte d’identité pour s’assurer ce que son visiteur est bien son mari. Elle finit par être acceptée dans un bouge infâme fréquenté par des prostituées. Elle passe l’après-midi à nettoyer la chambre crasseuse, à la décorer, à gonfler des ballons de baudruche. Son amant s’excuse au dernier moment : il ne peut s’absenter de sa femme. En fin de soirée, les copines viennent remonter le moral de Layale. « Heureusement qu’il n’est pas venu, dit Rima, ton gâteau était horrible ! ».

 Caramel est un beau film, tout en délicatesse, sur la difficulté et la beauté d’être femme au Proche Orient.

 Photo du film Caramel.

Commenter cet article

Votre email ne sera pas publié.