L’université de la prison romaine de Rebibbia

Dans « L’università di Rebibbia », Goliarda Sapienza raconte avec passion et humour son séjour au quartier femmes de la prison romaine de Rebibbia en 1980 où elle avait été enfermée à la suite d’un vol de bijoux. Ce récit autobiographique, publié en Italie en 1983, a été traduit en français par Nathalie Castagné en 2013 aux Éditions Le Tripode. Les citations incluses dans cet article ont été traduites par l’auteur de Transhumances.

 La prison de Rebibbia où Goliarda a été incarcérée en 1980 ne ressemblait pas aux maisons d’arrêt françaises. En France, le système pénitentiaire cherche à isoler le plus possible les personnes détenues, à les maintenir dans une cellule, idéalement seules dans un tout petit espace. À Rebibbia, une fois passé le glacial « cheminement d’immersion dans la peine » des premiers jours,  les pièces sont ouvertes. Lors des fêtes entre détenues, on consomme le vin et la bière qu’on a cantinés. Continuer la lecture de « L’université de la prison romaine de Rebibbia »

Chronique d’étonnement n°97

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

Dans cet article de transhumances, je m’étonne qu’on ne s’étonne plus de l’acharnement génocidaire du gouvernement israélien, malgré le cessez-le-feu imposé par les États-Unis ; je regarde avec curiosité une dame venue acheter des jeux dans l’espoir de devenir millionnaire ; je ne doute pas que le ministre de la justice rendra visite à chacune des personnes détenues en France pour s’assurer de leur sécurité, comme il l’a fait pour l’ancien président Sarkozy. Continuer la lecture de « Chronique d’étonnement n°97 »

En Camargue

La Camargue est une région totalement plane formée par les alluvions déposées au long des siècles par le Rhône. Prairies et rizières y disputent l’espace aux étangs. Chevaux, taureaux et échassiers dominent le paysage.

Nous avons réservé quatre nuits dans un hôtel en pleine nature aux Saintes Maries de la Mer. L’hôtel propose des activités équestres. Nous y accompagnons les aînées de nos petits-enfants, âgées de 10 ans et 8 ans, pour des cours d’équitation matin et après-midi. Michel, le professeur, presque septuagénaire, est un remarquable pédagogue. Avec humour, il enseigne comment monter le cheval, mais surtout comment se relationner avec lui. Continuer la lecture de « En Camargue »

Cette odeur-là

« Cette odeur-là » (1966) est le premier roman de l’écrivain égyptien Sonallah Ibrahim. Il a été publié en français par Actes Sud en 1992. J’y ai eu accès dans la version anglaise, « That smell », dans la traduction de Robyn Creswell (2013).

Sonallah Ibrahim est mort à l’âge de 88 ans le 13 août 2025. Parmi les romans qu’il a publiés au long de sa vie, j’ai choisi « cette odeur-là » parce qu’il a été écrit au terme de cinq années de détention pour son militantisme au sein du parti communiste sous le régime de Gamal Abdel Nasser. Continuer la lecture de « Cette odeur-là »