CinémaTélévision27 mai 20130Kaddish pour un ami

La chaine Arte a diffusé récemment un film allemand de Leo Khasin, Kaddish pour un ami.

 Alexander Zamskoy (Ryszard Ronczewski) est un octogénaire juif d’origine russe. Il vit seul dans un appartement HLM de la banlieue de Berlin. Les services sociaux menacent de le placer en maison de retraite en raison de l’insalubrité de son logement.

 Ali (Neil Belakhdar) est un jeune palestinien de 14 ans, dont la famille vient d’immigrer en Allemagne après avoir séjourné dans un camp de réfugiés au Liban. Pour se faire admettre dans la bande de jeunes du quartier, Ali participe au saccage de l’appartement d’Alexander, situé au dessus de celui de sa famille. Pris en flagrant délit, il est menacé d’un procès et, au-delà du procès, de causer l’expulsion de sa famille de son pays d’accueil.

 Tout oppose Alexander, dont le fils a disparu dans une opération militaire israélienne au Liban, et Ali qui a appris dans le camp de réfugiés au Liban à haïr l’ennemi juif. Leur situation les rapproche aussi : l’un et l’autre sont menacés d’expulsion. Si Ali remettait en état l’appartement d’Alexander, il pourrait échapper au procès, et Alexander pourrait convaincre les services sociaux de le laisser vivre à domicile.

 Le vieil homme et l’adolescent vont devoir cohabiter et, peu à peu, désarmer leurs préjugés et devenir amis. C’est Ali qui prononcera, à l’enterrement d’Alexander, le Kaddish, prière traditionnelle juive. 

 « Kaddish pour un ami » n’est pas un bon film. L’intolérance et l’hostilité réciproque des voisins – le vieux juif et la famille palestinienne – sont présentées de manière caricaturale, et les loubards du quartier sont dépeints en noir et blanc comme des brutes épaisses sans espoir. L’apprentissage de la tolérance par la famille d’Ali et les amis émigrés russes d’Alexander est si rapide que le spectateur peine à comprendre ce qui motive l’irruption soudaine de ces bons sentiments. J’ai été aussi gêné par le doublage en français des dialogues en allemand, et que les personnages russes et arabes utilisaient le français pour communiquer entre eux à la maison. Pour tout dire, le film manque de crédibilité.

 Il reste que voir des films positifs comme celui-là fait du bien au cœur. Et « Kaddish pour un ami » donne envie de refaire le papier peint de personnes âgées !

130511_Kaddish_pour_un_ami3
Ali Belakhdar dans le rôle d’Ali

Commenter cet article

Votre email ne sera pas publié.