Cinéma27 janvier 20130La vie des autres

Arte a diffusé le 21 janvier « la vie des autres », film de Florian Henckel de Donnersmark (2007).

 Nous sommes en 1986. La Stasi, police politique de l’Allemagne de l’Est, fonctionne à plein régime. Gerd Wiesler (Ulrich Mühe) en est un fonctionnaire zélé. La première séquence du film le montre décortiquant devant des élèves policiers l’enregistrement sonore de l’interrogatoire d’un suspect. Lorsqu’il est chargé de surveiller le dramaturge Georg Dreymann (Sebastian Koch) et de le détruire, parce qu’un membre du Comité Central du Parti convoite la femme qui partage sa vie, il s’empare de la tâche avec enthousiasme et professionnalisme.

 La mise en place de micros dans l’appartement de Dreymann est opérée en 20 minutes. La voisine de palier est contrainte au silence, sous peine de voir sa fille exclue de ses études de médecine. Un grand travail de professionnel… Wiesler s’installe dans les combles de l’immeuble et écoute ce qui se passe chez Georg et Christa-Maria (Martina Gedeck).

 Le vernis du flic implacable et glacial se délite lorsqu’il entend Georg jouer au piano la sonate des bonnes personnes de Beethoven. Il se rend compte de combien sa vie solitaire, répressive et réprimée, est vide de sens. Il va dès lors jouer double jeu. A à son chef, Anton Grubitz (Ulrich Tukur), il présente des rapports bidons, alors qu’il sait, par les écoutes, que Dreymann est en train de rédiger un article ravageur pour un magazine d’Allemagne de l’Ouest ; il arrache des aveux de Christa-Maria sur la cache de la machine à écrire utilisée pour la frappe de cet article, mais subtilise la pièce à conviction avant que le commando de la Stasi ait le temps de s’en saisir. Il a décidé d’être, lui aussi une bonne personne, au risque de briser sa carrière et de tomber pour toujours dans l’anonymat.

 « La vie des autres » a obtenu l’Oscar du meilleur film étranger en 2007. Tout y est remarquable, le scénario, le jeu des acteurs (en particulier celui d’Ulrich Mühe, qui devait décéder à l’âge de 54 ans quelques mois après le tournage) et la photographie. Le réalisateur parvient à recréer par la photographie l’ambiance glauque de l’Allemagne de l’Est. Plusieurs plans transpirent l’angoisse et la solitude et ne sont pas loin de l’esthétique des tableaux de Hopper.

Ulrich Mühe dans « La vie des autres »

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