Cinéma8 mars 20170Le fils de Jean

« Le fils de Jean », film de Philippe Lioret (2016) parle avec profondeur et délicatesse d’une relation père-fils qui n’a jamais existé mais reste à l’état de désir.

Mathieu (Pierre Deladonchamps) a 33 ans. Il vit heureux avec sa femme et leur fils d’une dizaine d’années. Lorsqu’un appel du Québec lui annonce la mort de son père, une blessure se ravive en lui : il ne l’a jamais connu, il était censé ne pas exister.

Mathieu prend quelques jours de vacances pour participer aux obsèques de Jean, disparu alors qu’il pêchait sur un lac, seul dans une barque. L’homme qui l’a informé du décès de Jean est Pierre (Gérard Arcand), un ami intime du disparu. Mathieu veut rencontrer ses frères, Sam et Ben. Pierre consent à l’associer à une ultime battue pour tenter de retrouver le corps, mais seule apparaît la casquette de l’homme disparu.

Pierre invite Mathieu à loger chez lui, avec son épouse Angie (Marie-Thérèse Fortin) et sa fille Bettina (Catherine de Léan), revenue de Vancouver pour les funérailles. Mais peu à peu un doute s’installe. Qu’est-ce qui explique l’insistance de Pierre pour que le jeune Français n’aille pas au bout de ses interrogations ? Pourquoi est-il si intimement mêlé aux cadeaux que Jean est censé avoir fait à son fils ? D’où provient l’étrange proximité que Mathieu se découvre avec Bettina ?

Mathieu parle peu, et découvre par petites touches que la vérité n’est pas forcément celle qu’on lui donne à croire. Dans ce rôle tout en retenue, Pierre Deladonchamps est remarquable, comme l’est Gérard Arcand dans la position d’un metteur en scène qui sent, peu à peu, le scénario lui échapper.

« Le fils de Jean » est un film magistralement mené, tout en douceur, mais avec une précision millimétrique. On est admiratif de la maîtrise du réalisateur, Philippe Lioret. Et on en sort rempli d’un optimisme bienvenu.

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