Cinéma17 mars 20100Le père de mes enfants

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 Le film de la jeune réalisatrice Mia Hansen-Love, « le père de mes enfants », nous parle de résilience. Une famille peut-elle surmonter le drame du suicide d’un père adoré et vénéré ?

Grégoire (Jean-Do de Lencquesaing) est un homme passionné par son métier, producteur de films d’art et d’essai. C’est aussi un père de famille comblé, entre une belle femme d’origine italienne, Silvia (Chiara Casselli), et trois filles vives et jolies, dont une adolescente, Clémence. On le voit s’intéresser à un jeune cinéaste rencontré dans l’autobus, défendre bec et ongle le tournage en Suède d’un film dont le budget dérape, résoudre au téléphone mille et un problèmes. On le voit raconter à ses filles l’histoire des Templiers dans une chapelle en ruine près de leur maison de week-end au bord de la Loire et décrypter pour elles la signification d’une mosaïque de Ravenne.

Pourtant, Grégoire est au bout de sa route. Un contrôle de vitesse par la Gendarmerie lui fait perdre son permis de conduire. C’est un signal. Dans sa vie, il va trop vite. Les dettes se sont accumulées, la banque et ses fournisseurs sont à bout de patience. L’écran de son ordinateur reflète un homme défait. Il se suicide.

Pour Silvia et ses filles, comme pour le personnel de la petite société de production, le choc est terrible. Clémence, en particulier, se sent abandonnée et trahie.  La vie pourtant reprend peu à peu le dessus. A la tête de la société de production, Silvia tente de sauver l’œuvre de Grégoire, en particulier son catalogue de films. Sa tentative ne sera pas couronnée de succès : les dettes sont si lourdes que la liquidation est inévitable. Mais du moins la dynamique de la vie de Grégoire ne s’est pas arrêtée avec sa mort. Clémence s’éprend du jeune cinéaste que son père avait promis d’aider. Elle découvre pour le cinéma la même passion qui animait celui-ci. 

Le suicide avait coupé le temps entre un avant et un après. Peu à peu, une continuité s’établit de nouveau. Les moments lumineux et les passions d’avant nourrissent la vie ici et maintenant.

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