Cinéma24 août 20140Les Évadés

Inspiré d’une nouvelle de Stephen King, « Les Évadés » (« the Shawshank Redemption ») est un film réalisé par Frank Darabont en 1994 avec dans les rôles principaux Tim Robbins et Morgan Freeman.

 Le titre anglais dénote le cadre du film : le terrible pénitencier de Shawshank, dans lequel des condamnés purgent leur longue peine, en butte à la violence permanente des gardiens et de leurs codétenus. Pourtant, Frank Darabont nie que son film ait pour sujet la prison : «  la prison est une métaphore pour la vie. Dans la vie, les gens sont prisonniers d’eux-mêmes, de leur quotidien, d’une vie dans laquelle ils se sont laissés enfermer par faiblesse ou par habitude, et ils s’éloignent de ce qui était leur rêve, leur but, leur idéal. Le sujet du film, c’est l’amitié et comment elle transforme deux hommes qui vont apprendre la confiance, l’espoir, et dont la détermination va transformer les vies. »

Morgan Freeman et Tim Robbins
Morgan Freeman et Tim Robbins

 Ces deux hommes sont Red (Morgan Feeman), qui a déjà passé vingt ans au pénitencier lorsque le film commence, en 1947. Il en est devenu une figure institutionnelle, la plaque tournante de trafics en tous genres. L’autre est Andy Dufresne, un jeune banquier tout juste condamné pour le meurtre de sa femme. Le premier est un extraverti résigné à la son sort et convaincu que l’espoir est dangereux. Le second se livre peu, conquiert à force de patience un rôle de conseiller financier et fiscal auprès du personnel et du directeur de la prison et ne cesse de travailler à un projet à long terme : s’évader, et le faire en possession d’une fortune.

 Le film se déroule sur trois décennies, chacune marquée par un poster grandeur nature affiché au mur de la cellule d’Andy : Rita Hayworth, Marilyn Monroe, Raquel Welch. Les premières années sont terribles pour Andy. Il est la bête noire d’un gang qui entend l’asservir et en faire leur objet sexuel. Andy est tabassé et battu presque à mort, mais il ne cède pas. En détention, sembler faible ne pardonne pas : d’un « ce n’est pas grave » à un « peu importe », de petits renoncements en petits renoncements, c’est la dignité qui s’érode peu à peu jusqu’à ce résister devienne impensable.

 Face aux brutes qui gèrent le pénitencier, l’implacable et corrompu directeur Warden Norton (Bob Gunton) et le sadique capitaine Hadley (Clancy Brown), Andy Dufresne joue aux humbles mais prépare une vengeance d’autant plus éclatante qu’elle se mangera froide.

 Le film a été tourné au pénitencier de Mansfield dans l’Ohio, une infrastructure vétuste dont la destruction avait été différée pour préparer le tournage. Pour se préparer à son rôle, Tim Robbins avait passé plusieurs jours avec des prisonniers. « Ils ont dans les yeux un désespoir absolu, une tragédie indescriptible », dit-il. Quoi qu’en dise le réalisateur et malgré l’invraisemblance de l’évasion d’Andy, c’est bien de la condition carcérale que parle « Les Évadés ».

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