Avec « Microbe et Gasoil », Michel Gondry réalise un film original et décalé sur l’adolescence.
Les deux personnages principaux du film se considèrent comme des garçons à part, et c’est bien ainsi que les voient leurs camarades de classe.
Daniel (Ange Dargent) approche de quinze ans mais parait encore un gamin, ce qui lui vaut le surnom de Microbe. Certains, y compris des professeurs, le traitent de jeune fille. Il souffre de l’affection étouffante de sa mère Marie-Thérèse (Audrey Tautou). Il peine à se construire son identité propre. Il s’y essaie par le dessin : il fait le portrait de ses camarades de classe, en particulier de Laura, pour qui il éprouve un attachement particulier ; il réalise des dessins érotiques qu’il camoufle sous son lit.
Théo (Théophile Baquet) est fils d’un antiquaire qu’une vie difficile a rendu âpre et cassant. Sa mère est une matrone imposante à la santé fragile, qui a déjà surmonté plusieurs crises cardiaques. Théo a la passion de la mécanique. L’odeur de carburant incrustée dans ses mains lui vaut le surnom de Gasoil.
« Microbe » et « Gasoil » deviennent amis. L’un et l’autre se sentent marginaux. Ils sont aussi complémentaires. Théo apporte à Daniel son expérience de la vie, il le pousse à avancer avec confiance, l’incite à prendre des risques. Daniel est imaginatif, il enchante Théo par le rêve et l’imprévu.
Pendant les vacances d’été, Microbe et Gasoil prennent la route à bord de l’improbable véhicule qu’ils ont construit, mécanique née d’un moteur de tondeuse et de l’ingéniosité de Théo, carrosserie en forme de cabane de jardin dessinée par Daniel. C’est un voyage initiatique qu’ils entreprennent ensemble sur les routes du Morvan.
La bande annonce tire le film du côté comique. Mais Michel Gondry n’entretient pas l’illusion d’une adolescence apaisée et heureuse. Daniel et Théo ont vécu ensemble une expérience forte qui restera pour chacun une référence dans l’avenir. Mais c’est seuls qu’ils devront affronter les épreuves qui les attendent.
