Cinéma10 août 20160Palais Royal

TF1 a récemment diffusé « Palais Royal », une divertissante comédie (2005) de Valérie Lemercier, avec la réalisatrice dans le rôle principal.

L’objet de la dérision, ce sont les monarchies du nord de l’Europe et le contraste entre la pompe de leur vie publique et la mesquinerie de leurs querelles domestiques.

Lorsque meurt le roi et que, sur intervention de la Reine-Mère (Catherine Deneuve), l’ordre de succession au trône est changé au détriment du prince Alban (Michel Vuillermoz), son cadet le prince Arnaud (Lambert Wilson) devient roi sans s’y être préparé. Quant à son épouse Armelle (Valérie Lemercier), elle se voit brutalement obligée d’arrêter son métier d’orthophoniste et son bénévolat de visiteuse de prison pour se consacrer à temps plein à son nouveau rôle de première dame.

Palais Royal 2005 real : Valeris Lemercier Valerie Lemercier Lambert Wilson COLLECTION CHRISTOPHEL

Armelle subit patiemment les leçons de maintien et les réprimandes de la Reine-Mère pour ses innombrables gaffes et manquements au protocole. Mais lorsqu’elle découvre que son mari la trompe, elle entreprend de se venger méthodiquement. De maison de retraite en orphelinat, elle se fabrique une image de « princesse du peuple » que la foule adule, tout à l’opposé d’une famille royale incapable de compassion. Toute ressemblance avec une famille royale existante serait naturellement fortuite !

Le film est divertissant et riche de bons gags. J’ai aimé celui, répété, de l’arrivée du roi à l’aéroport où un avion doit le ramener d’urgence dans son royaume à la suite d’un accident survenu à un proche. Comme nul n’a osé lui révéler la vérité, il s’enquiert de l’état de santé d’un défunt ; l’ambassadeur se voit obligé de lui dire « nous nous reverrons samedi, pour l’inhumation… » Une autre scène excellente est celle où Armelle se livre, lors d’une interview télévisée, à une démolition en règle de la famille royale (la Reine-Mère a un problème avec l’hygiène, ses fils ne sont pas du même père…) tout en semblant courir à sa défense.

Par moment « Palais-Royal » semble niais. On peut le prendre pour un défaut du film. Il est possible aussi d’y voir l’aboutissement du projet de la réalisatrice : donner à voir une institution monarchique parasitaire et vide de sens, ne vivant que par l’image factice qu’elle parvient à vendre, via les médias, au grand public.

Palais Royal 2005 real : Valeris Lemercier Valerie Lemercier Lambert Wilson COLLECTION CHRISTOPHEL

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