Cinéma15 décembre 20130The lunchbox

« The lunchbox », film indien de Ritesh Batra, nous plonge dans la vie quotidienne d’habitants de Mumbai (Bombay) aujourd’hui.

 La « lunchbox » est un cylindre métallique qui résulte de l’empilement de récipients contenant les différents ingrédients d’un repas indien, et qui est enveloppé dans un tissu gardant aux aliments leur chaleur. Chaque matin, une armée de coursiers à bicyclettes emporte les lunchboxes de restaurants ou du domicile des employés qui travaillent à Mumbai. Ils sont acheminés par une cascade de porteurs jusque sur le bureau des employés, juste à temps pour le déjeuner. Le système emploie une myriade de personnes probablement payées une misère, mais est réputé infaillible : il a été audité par Harvard !

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Pourtant, la lunchbox envoyée par Ila (Nirmrat Kaur) prend un mauvais aiguillage : elle arrive à Saajan (Irfan Khan), un obscur employé d’un service contentieux où des dizaines de personnes travaillent en rang d’oignon entre des tas de papiers. Ila mitonne des petits plats délicieux pour son mari, espérant ainsi réchauffer leur relation de couple à la dérive.

 Saajan est un solitaire misanthrope, que sa prochaine mise à la retraite rend encore plus aigri. Il reçoit la lunchbox confectionnée par Ila avec délectation. Il glisse un mot de remerciement dans la boîte vide de retour à Ila, celle-ci répond et, de jour en jour, une correspondance s’établit où se racontent des vies d’êtres en peine d’amour et où l’on rêve du Bhoutan, le pays du bonheur national brut.

 Cette relation par bouts de papier et lunchboxes interposés va permettre à Saajan et Ila d’opérer une transhumance. Lui se liera d’amitié avec Shaikh (Nawalzuddin Siddiqi), le jeune employé qui va le remplacer et que la vie n’a pas gâté. Elle se résoudra à quitter son mari infidèle et à s’approprier sa propre vie.

 The lunchbox est un film émouvant, dans lequel la vie des personnages est exprimée par des détails qui touchent juste : Ila a pour unique amie la vieille dame du dessus, avec laquelle elle ne communique que par la fenêtre ouverte et un panier qui monte ou descend de sa fenêtre à la sienne ; Saajan, débord agacé par les enfants qui jouent au cricket sous ses fenêtres, finit, après son histoire d’amour épistolaire avec Ila, par les encourager.

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