CinémaTélévision3 mai 20200True grit

Arte TV a récemment diffusé « True Grit », Western d’Ethan et Joel Coen (2010).

Une adolescente de 14 ans, Mattie Ross (Haillee Steinfield) vient de perdre son père, assassiné par un truand. Elle jure d’amener ce dernier devant les juges et de le faire pendre.

Mattie a vraiment du cran (a « true grit »). Elle tient tête au maquignon qui a vendu des mustangs à son père, le menace de poursuites judiciaires et obtient le remboursement. Surtout, elle déniche un « marshal » à moitié policier, à moitié voyou mais surtout dénué de crainte. Comme elle, Rooster Cogborn (Jeff Bridges) a du cran. Il accepte le contrat que lui propose la gamine. Mais il tente de la semer et de mener l’expédition avec pour seule compagnie un chasseur de primes, LaBoeuf (Matts Damon).

La gamine ne s’en laisse pas compter. Sur son cheval à la nage, elle traverse la rivière qui était censée la couper de ses « employés ». En territoire indien, dans les paysages splendides et désertiques de l’Oklahoma et de l’Arkansas, les trois cavaliers se rapprochent peu à peu de leur proie, déjouant les embuscades et laissant quelques macchabées derrière eux.

Vient le moment du face à face entre le truand, Tom Charrel (Josh Brolin) et Mattie Ross. La jeune fille manque de perdre la vie dans une caverne infestée de serpents. Le vieux Marshal fait preuve d’héroïsme.

Le film des frères Coen est admirable par la vigueur du scénario, le jeu des acteurs, la qualité de la photographie. Il est intéressant par l’opposition de deux mondes, celui sans règle des hors la loi qui se meuvent à leur guise dans le territoire indien hors du contrôle étatique, et celui de la petite ville de Fort Smith où est installée la police et le tribunal.

Malgré son âge, Mattie Ross est une juriste redoutable. Elle sait ce qu’est un contrat et comment le faire exécuter, du moins là où le droit s’applique. Le Marshal Cogborn est parfaitement ambivalent. En ville, il représente la loi ; dans les steppes, il ne connaît que la force brutale.

Au début du film, une scène met bien en lumière la coexistence du droit et de la jungle. Trois hommes sont sur l’échafaud, prêts à être pendus. On leur permet de délivrer au public leurs dernières paroles avant de leur passer la cagoule sur la tête. Le premier se repend, le second défie les spectateurs. Le troisième est un Amérindien. On ne lui laisse pas prononcer un mot et on l’encapuchonne derechef. La loi, oui, mais pas pour tout le monde !

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