L’Etranger de Camus revisité par François Ozon

Près de soixante ans après Luchino Visconti, François Ozon adapte au cinéma le roman « L’Étranger » d’Albert Camus.

 Le roman, paru en 1942, a pour cadre l’Alger coloniale quatre ans plus tôt. François Ozon souligne l’antagonisme des communautés européenne et « indigène » par l’usage du noir et blanc. Sur une plage écrasée de soleil, Meursault (Benjamin Voisin) ébloui par l’éclat de lumière d’une lame de couteau, tue l’Arabe qui le menaçait. Continuer la lecture de « L’Etranger de Camus revisité par François Ozon »

Chronique d’étonnement n°98

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

Dans cet article de transhumances, je constate que le renoncement du premier ministre au recours à l’article 49-3 de la Constitution place le Parlement au centre de la vie publique ; je m’étonne que certaines forêts émettent davantage de CO2 qu’elles n’en stockent ; je me réjouis de la libération de Nicolas Sarkozy, qui démontre que d’autres peines existent au lieu de l’incarcération ; je m’étonne de la longévité du président camerounais Paul Biya, récemment réélu à l’âge de 92 ans. Continuer la lecture de « Chronique d’étonnement n°98 »

Deux pianos

Dans « deux pianos », Arnaud Desplechin met en scène un virtuose du piano en pleine crise existentielle.

Mathias Vogler (François Civil), qui vit et enseigne au Japon, est un pianiste internationalement reconnu. Á l’approche de la quarantaine, il est épuisé. C’est dans un état mental confus qu’il accepte l’invitation d’Elena, son ancienne professeure, à jouer avec elle à deux pianos dans un concert symphonique à l’auditorium de Lyon. Continuer la lecture de « Deux pianos »

L’université de la prison romaine de Rebibbia

Dans « L’università di Rebibbia », Goliarda Sapienza raconte avec passion et humour son séjour au quartier femmes de la prison romaine de Rebibbia en 1980 où elle avait été enfermée à la suite d’un vol de bijoux. Ce récit autobiographique, publié en Italie en 1983, a été traduit en français par Nathalie Castagné en 2013 aux Éditions Le Tripode. Les citations incluses dans cet article ont été traduites par l’auteur de Transhumances.

 La prison de Rebibbia où Goliarda a été incarcérée en 1980 ne ressemblait pas aux maisons d’arrêt françaises. En France, le système pénitentiaire cherche à isoler le plus possible les personnes détenues, à les maintenir dans une cellule, idéalement seules dans un tout petit espace. À Rebibbia, une fois passé le glacial « cheminement d’immersion dans la peine » des premiers jours,  les pièces sont ouvertes. Lors des fêtes entre détenues, on consomme le vin et la bière qu’on a cantinés. Continuer la lecture de « L’université de la prison romaine de Rebibbia »