10 mai 1981, le jour du grand soir

La Chaîne Parlementaire (LCP) a diffusé le 10 mai un documentaire d’Emmanuel Osman et Stéphane Rossi intitulé « 10 mai 1981, le jour du grand soir ».

 Ce documentaire fait vivre heure par heure le déroulement de cette journée mémorable. En France, on parle du « 10 mai » comme du « 11 septembre », sans qu’il soit besoin d’y attacher une année.

 Ce qui frappe, c’est l’extraordinaire liesse populaire qui se manifeste une fois le résultat connu. La France était dirigée depuis deux décennies par des présidents de droite : de Gaulle, Pompidou, Giscard. Le chômage avait explosé. Mai 68 avait représenté un désir d’émancipation inabouti. On croyait (alors) en la possibilité de « changer la vie ». Une chape de plomb allait enfin sauter.

Giscard et ses partisans ne croyaient pas concevable l’alternance, que prévoyaient pourtant les sondages depuis quelques semaines. Tout était prêt pour célébrer la réélection du président sortant sur les Champs Elysées. Ce n’est qu’au péage d’Avallon qu’un peloton de gendarmes à moto vinrent prendre en charge le président élu sur la route de Château-Chinon à Paris.

 Tout au long de la journée, Mitterrand manifeste un calme inébranlable. Lorsque vers 18h15 on lui annonce sa victoire, il continue imperturbable un exposé sur la géologie et les forêts du Morvan.

 Dans la voiture qui l’amène à Paris, sa femme Danielle observe que, dans les prisons françaises, des hommes dormiront bien cette nuit : les condamnés à mort que sauve la promesse du candidat d’abolir la peine capitale.

 Le 10 mai 1981, c’était il y a quarante ans. Quarante ans auparavant, en 1941, la France subissait l’occupation nazie. L’histoire chausse des bottes de sept lieues.

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