Dans le cadre d’un cycle sur le jeune cinéma français, Arte TV vient de diffuser « 2 automnes 3 hivers », film réalisé en 2013 par Sébastien Betbeder.
Arman (Vincent Macaigne) a trente-trois ans. Il a fait cinq ans d’école des Beaux Arts de Bordeaux, et maintenant il vit à Paris, seul et sans vrai métier, mais il a envie de se relancer dans la vie.
Une nuit, il sauve une jeune femme de deux agresseurs et se trouve à l’hôpital pour un coup de couteau dans le ventre. Entre Arman et Amélie (Maud Wyler), une relation commence, timide et maladroite, mais elle se développe jusqu’à faire d’eux un couple. Benjamin (Bastien Bouillon), l’ami d’Aman pendant ses années d’étude à Bordeaux, est témoin de leur histoire. Lui-même passe tout près de la mort des suites d’un AVC.
Lorsqu’il se sent mieux, il emmène ses amis faire l’ascension d’un sommet dans le Massif Central. Le couple d’Amélie et Arman dégringole. Amélie est perdue, elle ne sait plus si elle aime Arman, si elle veut un enfant de lui. Ils se séparent. Ils se découvrent seuls et inconsolables. Ils se remettent ensemble, mais lucides sur le fait qu’il leur faudra prendre l’autre et la vie tels qu’ils sont et non tels qu’ils les rêveraient.
« Nous aimons différemment en 2013, dit Betbeder, nous pensons différemment la mort. Nous sommes de moins en moins insouciants. Tout cela est troublant, angoissant parfois. »
Tout au long du film, les personnages s’adressent en face à face aux spectateurs. Ils racontent ce qui leur est arrivé, ils expriment ce qu’ils ressentent avec humour, amertume et tendresse.
Le titre du film se réfère aux trois années de la vie des personnages que raconte le scénario. S’il commence en automne, ce n’est pas un hasard : Arman, Amélie et Benjamin sont encore jeunes, mais ils ont conscience que leur vie est déjà largement jouée. Mais s’ils subissent l’hiver de l’hôpital et de la désunion, ils savent s’accrocher au quotidien. « Je voulais que le récit soit dense, dit Sébastien Betbeder, qu’il alterne des moments graves et cruciaux dans l’existence de ces jeunes gens, et, des moments plus anecdotiques, sans réelles incidences sur leur parcours. Je voulais pouvoir parler à la fois de la mort et des courses au « Simply Market » ; de l’amour et des émissions de téléréalité. »