La Nef Victoria à Bordeaux

La Nao (Nef) Victoria, seul des cinq navires de Magellan à avoir fait le tour du monde, a accosté quelques jours à Bordeaux.

Il s’agit en réalité d’une réplique, construite en vue de l’exposition universelle de Séville de 1992. Mais la Nef Victoria n’est pas une pièce de musée : elle navigue et fit, comme son illustre ancêtre, le tour du monde. C’était en 2004 – 2006. Elle tricha toutefois sur l’itinéraire : elle emprunta le Canal de Panama au lieu du redoutable détroit… de Magellan, et celui de Suez au lieu du Cap de Bonne Espérance. L’exploit de l’équipage qui fit traverser l’océan à une coquille de noix construite selon un plan d’architecture navale d’il y a cinq cents ans est toutefois remarquable. Continuer la lecture de « La Nef Victoria à Bordeaux »

Fatima

C’est un film remarquable que Philippe Faucon vient de consacrer à Fatima, une femme algérienne qui élève ses deux filles adolescentes dans une banlieue lyonnaise.

Fatima (Soria Zeroual) a tout de la Fatma de l’imagerie populaire. Elle est séparée de son mari. Pour élever ses deux filles, Nesrine (Zita Hanrot) et Souad (Kenza Noah Aïche), âgées de dix-huit et quinze ans, elle nettoie au petit matin un restaurant d’entreprise en grande banlieue, enchaîne sur des ménages chez une famille bourgeoise de Lyon et termine en préparant les repas pour ses deux grandes filles, en lavant leur linge et en épongeant leurs humeurs. Continuer la lecture de « Fatima »

Pampelune

Capitale de la Navarre, Pampelune est une ville chargée d’histoire.

Se promener en milieu de journée dans les vieilles rues de Pampelune plonge le flâneur dans une ambiance incontestablement espagnole. On sent bien, dans l’architecture comme dans les façades, une touche basque. Mais les bars à tapas, les commerces de « jamón ibérico » et l’énergie qui se dégage de la foule ne diffèrent guère de qui se rencontre en Castille. Continuer la lecture de « Pampelune »

2084, la fin du monde

Dans « 2084, la fin du monde » (Gallimard, 2015), l’écrivain algérien Boualem Salem décrit une dictature religieuse sans frontières de temps ni de lieu. Son livre, magnifiquement écrit, fait froid dans le dos.

Ce serait en 2084 qu’une guerre sainte aurait assuré le triomphe définitif de Yölah et de son délégué, Abi. À vrai dire, les dates n’ont plus d’importance puisque « les temps avaient changé, selon la Promesse primordiale, un autre monde était né, dans une terre purifiée, consacrée à la vérité, sous le regard de Dieu et d’Abi, il fallait tout renommer, tout réécrire, de sorte que la vie nouvelle ne soit d’aucune manière entachée par l’Histoire passée désormais caduque, effacée comme n’ayant jamais existé. » Continuer la lecture de « 2084, la fin du monde »