Dans « la Nuit des Rois », Philippe Lacôte fait vivre au spectateur la nuit de la lune rousse dans une prison africaine. Un caïd vit les dernières heures de son pouvoir et de sa vie ; un jeune homme mourra s’il cesse de raconter des histoires avant que se lève le jour.
La prison est la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan, la MACA. Le hasard veut qu’elle soit aussi le cadre du programme de justice réparatrice décrit par Thérèse de Villette dans un livre qui a fait l’objet du précédent article de « transhumances ». Deux visions opposées : dans le livre de Villette, l’administration pénitentiaire pilote une innovation ; dans le film de Lacôte, le directeur baptisé Nivaquine (Issaka Sawadogo) et les surveillants sont retranchés dans une pièce et n’ont d’autre alternative que de regarder passivement ce qui se passe ou de tirer dans le tas. Continuer la lecture de « La Nuit des Rois »