L’évaluation des justiciables : pourquoi ? comment ?

Le site Criminocorpus a publié récemment les actes de journées d’études de la direction de l’administration pénitentiaire sur le thème « l’évaluation des personnes placées sous main de justice : genèse, usages, enjeux », qui s’étaient tenues les 10 et 11 octobre 2019.

L’évaluation, action consistant à déterminer la valeur de quelque chose, est devenue une pratique universelle. On la met en œuvre dans les entreprises, à l’école, en milieu hospitalier. On cherche à évaluer les politiques publiques. Continuer la lecture de « L’évaluation des justiciables : pourquoi ? comment ? »

Qu’est-ce qu’on va faire de Jacques ?

Arte TV a récemment diffusé « Qu’est-ce qu’on va faire de Jacques ? », téléfilm de Marie Garel-Weiss (2021) sur l’impact de la maladie mentale au sein d’une famille.

Jacques (Vincent Deniard), sévèrement atteint de schizophrénie, vit avec son père à la campagne près d’Angoulême. Lorsque celui-ci décède, il fait une tentative de suicide. À sa sortie de l’hôpital, la question se pose de ce qu’il va devenir. On vendra probablement la maison familiale. Faudrait-il le mettre sous tutelle, le placer dans une institution ? Jacques le refuse de toutes ses forces. Il voudrait vivre seul, mais le peut-il ? Continuer la lecture de « Qu’est-ce qu’on va faire de Jacques ? »

Chronique d’étonnement n°11

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

 Dans cet article de transhumances, je m’amuse de l’enthousiasme de Zurichois volontaires pour participer à un stage en prison « pour le fun » ;  j’ai été ému par la minute de silence demandée par une cheffe d’orchestre en hommage au peuple ukrainien ; je m’étonne d’une phrase qui revient souvent dans les messages conspirationnistes, « tout est dit ».

En prison pour le fun

Dans un article de Géo publié le 21 février 2022, Xavier Martinage indique que le tout nouveau centre pénitentiaire de Gefängis, à Zurich, recrute des volontaires pour tester ses installations avant ouverture.

Les volontaires devront résider à Zürich et avoir plus de 18 ans. Ils pourront résider la nuit dans la prison ou chez eux. Lorsqu’ils seront dans l’établissement, ils devront manger la nourriture de la prison et renonceront à leur portable, à leur tablette et à leur ordinateur.

L’idée de passer quelques jours en prison par curiosité, pour le fun, a suscité un grand intérêt. 800 personnes se sont portées volontaires pour une expérience qui durera du 24 au 27 mars.

Géo indique qu’un test similaire avait eu lieu en 2014 au centre de détention de Beveren, en Belgique.

Silence

En ouverture d’un concert symphonique de l’Opéra  National de Bordeaux, la cheffe d’orchestre Marta Gardolińka demande au public et aux musiciens de se lever pour une minute de silence en hommage au peuple ukrainien.

Le silence fait partie de l’architecture de toute composition musicale. Il ne dure parfois qu’une fraction de seconde, mais cet instant fugace lui donne sa profondeur. C’est un abime qui s’ouvre sous nos pieds. La cheffe est polonaise et la Petite Suite de Witold Lutoslawski que l’orchestre va interpréter s’inspire de mélodies populaires recueillies aux confins de la Biélorussie et de l’Ukraine.

Un autre sujet d’étonnement est la cheffe elle-même, Marta Gardolińka, qui dirige depuis quelques mois l’Orchestre National de Lorraine. Elle n’a que trente-quatre ans. Elle a pratiqué le sport de haut niveau, en gymnastique acrobatique et en natation. Dans son travail de direction d’orchestre, elle se considère comme une athlète et s’engage dans la musique à corps perdu.

Tout est dit

Ce qui m’étonne dans les messages de la mouvance conspirationniste reçus sur Facebook, c’est la dissymétrie entre le doute légitime qu’ils expriment à l’égard des vérités officielles et l’affirmation impérieuse de leurs propres croyances. Lorsqu’ils produisent une image ou un texte en appui de leur convictions – par exemple que la pandémie de Coronavirus ou la guerre en Ukraine ne sont que des manipulations destinées à faire peur aux gens – ils assortissent volontiers leur propos de « tout est dit ! » Fermez le ban, la discussion est close, nous avons raison, vous avez tort.

Connemara

Dans Connemara (Actes Sud, 2022), Nicolas Mathieu raconte les retrouvailles, vingt ans après leur adolescence, d’un homme resté attaché à son terroir, un village des Vosges, et une femme qui a voulu s’arracher à son milieu.

 Au Connemara, chante Michel Sardou, on connaît le prix du silence. Lorsque les jeunes et les vieux de Cornécourt se retrouvent pour une noce, lorsqu’après minuit règne l’alcool, « Connemara » devient une sorte d’hymne au pays. Continuer la lecture de « Connemara »