Le poids des morts

« Le poids des morts » (El peso de los muertos, 2006), roman de Victor del Árbol, est situé en novembre 1975, alors que Franco est mourant et que le système qu’il a mis en place est en pleine crispation.

 Lucia de Dios vit à Vienne avec son mari Andrés. Un ami de Barcelone lui révèle une nouvelle ahurissante : Nahum Marques, exécuté au garrot en 1945 pour avoir empoisonné son amante, serait vivant sous le nom de Liviano dans une prison-asile pour aliénés. Continuer la lecture de « Le poids des morts »

Dictionnaire amoureux de l’Espagne

Dans son « dictionnaire amoureux de l’Espagne, Michel Del Castillo raconte l’héroïsme mystique au cœur de l’identité espagnole. L’entrée « tauromachie » du dictionnaire sonne comme la synthèse de ses réflexions passionnées.

« Victoire de l’intelligence sur les instincts les plus primitifs, la corrida est une catharsis. Les masses de Cristianos Nuevos, de marranes, d’hérétiques et de morisques avaient dû pareillement déployer durant des siècles des trésors d’astuce et d’ingéniosité pour survivre : leur stratégie existentielle fut une tarea, une besogne, exigeant une attention vigilante. Ce qui se mime dans l’arène, c’est un drame collectif. » Continuer la lecture de « Dictionnaire amoureux de l’Espagne »

Chinchón

À l’occasion d’un périple à bicyclette de Teruel à Andujar, je publie des papiers rédigés lorsque je vivais à Madrid. Cet article sur le village de Chinchón, à une soixantaine de kilomètres de Madrid en direction de Valence, a été écrit le 14 mars 2004.

Il n’y a rien de plus délicieux que de déguster une anisette de Chinchón à la terrasse d’un des cafés de la Plaza Mayor. La forme de la place n’a rien de géométrique. Les architectes se sont adaptés à l’espace laissé vide entre une petite falaise et les collines des hauts quartiers, de sorte que les bâtiments forment un polygone irrégulier dont certains côtés sont incurvés. Des terrasses en bois les parcourent sur deux étages et offrent une tribune commode à qui souhaite assister au spectacle des badauds qui causent, des vendeurs d’ail qui bonimentent et des forains qui proposent aux enfants des tours de piste à dos d’âne. Le mot “piste” est d’ailleurs approprié, puisque le centre de la place est en sable et que des encoches dans les pavés permettent de la transformer en arène les jours de fête patronale. Continuer la lecture de « Chinchón »

Cerisiers du Jerte

À l’occasion d’un périple à bicyclette de Teruel à Andujar, je publie des papiers rédigés lorsque je vivais à Madrid. Cet article sur les cerisiers de la vallée du Jerte a été rédigé le 10 avril 2005.

Nous nous levons ce matin à onze heures et décidons d’aller admirer les cerisiers de la vallée du Jerte, à deux cent trente kilomètres de Madrid, après Ávila et la Sierra de Gredos, sur la route de Plasencia.  Nous y étions déjà allés il y a trois semaines, mais le paysage était brumeux et hivernal. Continuer la lecture de « Cerisiers du Jerte »