Canal+ a récemment diffusé « 5 hectares », film d’Émilie Deleuze avec Lambert Wilson dans le rôle principal.
Franck (Lambert Wilson), directeur d’une équipe de recherche à l’Institut Pasteur, et sa femme Léo (Marina Hands), hôtesse de l’air, viennent d’acquérir une maison et 5 hectares de terrain dans le Limousin.
Très vite, leur voisin éleveur, Michel (Laurent Poitrenaux), leur demande de pouvoir faire paître ses bovins sur leur prairie. Il n’en est pas question. Franck entend rester maître chez lui. Dès lors, une guerre froide s’installe entre les « Parisiens » et les paysans.
Pour tenir la dragée haute à Michel, Franck imagine qu’il lui faut posséder un tracteur, quitte à ce qu’il soit hors d’âge, quitte à le payer plusieurs milliers d’euros en liquide. Il s’adresse à Paul (Michel Dray), un curieux personnage qui a construit de ses mains un club hippique mais ne le met pas en service : « il n’est jamais fini, donc, pas de clients et on lui fout la paix. C’est un désert magnifique, comme un musée de lui-même. C’est un personnage digne des grandes tragédies », dit la réalisatrice.
Franck finit par trouver un vieux tracteur en Dordogne, à 200km de sa maison. Le voici dans la cabine, casquette vissée sur la tête, dominant le monde. Il se produit alors un glissement. Son errance le rend vulnérable. Le tracteur est à court de fuel. Un pneu est crevé. Le Parisien arrogant a besoin d’aide.
Il tombe sous le charme d’une jolie agricultrice, Marion (Anne-Lise Heimburger) et affronte des gendarmes venus contrôler son cheptel. Au bord d’une rivière, un soir, il est ensorcelé par la poésie du lieu et, seul au monde, se met à danser. Il s’est transformé, devenu autre.
« 5 hectares » n’est pas un grand film. Il souffre des multiples invraisemblances du scénario. Mais le spectateur se laisse nonchalamment emmener par la douceur des paysages et le récit du désarmement en douceur d’un homme qui se déprend de son statut et de ses préjugés.
