Le musée « Champollion, les écritures du monde » de Figeac (Lot), inauguré dans sa forme actuelle en 2007, constitue une magnifique réussite.
Jean-François Champollion (1790 – 1842) est natif de Figeac. S’il a finalement passé plus de temps à Grenoble et à Paris que dans sa ville natale, s’il séjourna longuement en Italie et fit une expédition en Égypte, la ville de Figeac en a fait son héros. Sa maison natale a été transformée en musée ; la place qui jouxte la maison a été baptisée « place des écritures » et une immense reproduction de la pierre de Rosette a été réalisée par Joseph Kossuth et déposée sur le sol.
Le musée raconte l’enfance de Champollion, son intérêt précoce pour les textes anciens du Proche Orient, et sa recherche obstinée du sens des hiéroglyphes de la pierre de Rosette. Le savant échafaude des hypothèses, se croit arrivé au but, se trompe, reprend tout à zéro. Et un jour, en 1822, il trouve la clé. « Les hiéroglyphes sont un mélange de signes figuratifs, symboliques et phonétiques. » La découverte de la civilisation des Pharaons peut commencer.
Deux salles introduisent le visiteur à la naissance des écritures. « Les plus anciennes manifestations graphiques remontent à environ 50 000 ans. Mais c’est depuis 5300 ans que l’homme trace des signes pour fixer, prolonger sa pensée et sa parole et communiquer de manière durable avec ses semblables. », raconte le site web du musée.
On découvre ensuite les premières écritures, caractères cunéiformes en Mésopotamie, hiéroglyphes en Égypte, idéogrammes chinois, glyphes mayas. On passe ensuite à l’invention des alphabets en Méditerranée avec les Phéniciens, les Grecs, les Arabes.
Les dernières salles racontent les progrès accélérés de l’écriture en l’espace de quelques siècles, depuis l’invention du papier jusqu’à celle du livre, puis du livre imprimé, et maintenant de l’Internet.
Un centre l’exposition temporaire complète le musée. Dans les collections permanentes, des œuvres d’artistes contemporains évoquant l’écriture sont subrepticement glissées dans les vitrines. Une exposition temporaire est intitulée « écritures contemporaines », et présente jusqu’au 2 novembre 2016 une douzaine d’artistes.
J’ai été notamment sensible aux œuvres de Laurent Rébéna, inspirées par les idéogrammes chinois ; les arabesques de l’Iranien Zende ; les portraits de femmes sur fond de calligraphie arabe de Lalla Essaydi.
Le musée Champollion, la Place des écritures et le centre d’exposition méritent la visite.