La nouvelle vie de Paul Sneijder

« La nouvelle vie de Paul Sneijder », film de Thomas Vincent, met en scène un homme écrasé par le deuil, qui part à la recherche de lui-même.

Paul Sneijder (Thierry Lhermitte) est un ingénieur français qui vit et travaille à Montréal. Il est marié en secondes noces avec Anna (Géraldine Pailhas), une femme ambitieuse pour elle-même et pour leurs deux fils, qui terminent le lycée et rêvent d’universités américaines.

Paul traverse une terrible épreuve. À la suite d’un déjeuner orageux avec sa fille née d’un premier mariage, la cabine d’ascenseur où ils avaient pris place s’est décrochée et s’est écrasée. Paul en a réchappé miraculeusement. Sa fille est morte.

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Paul est sorti de l’hôpital après plusieurs semaines de soins et de convalescence. Il souffre de dépression et d’agoraphobie. Il ne peut reprendre le travail. Pour son entourage, la solution est simple : se faire prescrire une médication par un psychiatre ; prendre un bon avocat et réclamer des millions de dollars de dommages et intérêts, ce qui permettra de payer les études des garçons et de vivre confortablement.

Mais cela signifierait renouer avec la vie d’avant, et Paul n’a plus envie de mensonges ni de faux-semblants. Ce serait aussi financer l’avenir avec le prix des cendres de la fille disparue. Et de cela, Paul ne veut à aucun prix.

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Paul hésite, cherche le moyen de se fabriquer son propre destin, non celui que ses proches, guidés par leur propre intérêt et appuyés sur le bon sens, tentent de lui imposer. Deux rencontres improbables le remettent en selle : l’avocat des ascensoristes responsables du drame (Pierre Curzi) devient son confident ; le patron d’une entreprise de services aux propriétaires de canins (Guillaume Cyr) passionné comme lui des nombres premiers, l’embauche comme promeneur de chiens, un métier d’extérieur sans ascenseur à emprunter.

Paul forge son propre projet : renoncer aux indemnisations, aller à Dubaï exorciser dans les ascenseurs de la plus haute tour du monde le souvenir du drame. Son entourage le croit fou : sa passion pour les revues techniques d’ascensoristes, son humiliante reconversion dans le ramassage de défécations canines et surtout son refus du jackpot d’indemnités d’assurance qu’on lui annonce, tout cela ne peut résulter que d’un profond dérèglement psychique. On le fait interner, on lui coupe l’accès à son compte bancaire. Peu importe à Paul : il est en train de réussir à se réinventer.

La nouvelle vie de Paul Sneijder est un excellent film, plein d’inventivité et de trouvailles, servi par un Thierry Lhermitte remarquable.

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