Amitié

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A l’invitation d’Elisabeth et Patrick, nous célébrons comme chaque année des anniversaires et l’approche du printemps dans leur maison, dans un hameau de l’Essonne.

L’amitié fait voyager. Au coin du feu, la conversation prend des chemins de traverse, sans souci excessif de la rationalité. Nous évoquons le drame qui frappe le Japon, les pilotes d’avions long-courrier davantage exposés aux radiations par leurs périodes de repos à la plage que par leur travail sous le cockpit, les statistiques de morts virtuelles de Tchernobyl, le besoin de « lits chauds » dans les stations de sport d’hiver menacées par un taux d’occupation insuffisant, le surf au Cap Ferret, un roi bègue tiré d’affaire par un coach australien, des séances de coaching pour améliorer la façon de narrer des contes aux petits, l’ingénieuse valve électrique qui permet de gonfler sans effort la poche d’air d’une cornemuse, la disparition d’une librairie au centre de Bourg la Reine, le roman d’Umberto Eco Le Cimetière de Prague commandé sur amazon.com, les divisions fratricides de l’UMP en Hauts de Seine, une passion pour l’acrylique et les collages, la confiance en soi, la marche encordée sur un glacier et sur les trottoirs de la ville de Sceaux, la légende du train de 9h13 évaporé dans la Voie Lactée, l’avenir de l’Hôtel de la Marine, les inconvénients des emballages sous vide des Surgelés Picard pour les malvoyants, la Moldavie et la Nouvelle Angleterre, Rodez et Saint Martin, chamois et renards, avant d’aller dormir sous les étoiles…

Dimanche matin, nous faisons une délicieuse promenade sur les rives de l’Essonne. Les flots s’écoulent lentement et offrent de multiples reflets, à l’image de notre amitié d’un rendez-vous printanier à l’autre.

Le vol EasyJet de retour à Londres est en retard. Alors qu’un texte enregistré déclame longuement en français les consignes de sécurité, notre voisin marmonne « on s’en fout, décolle ! »  Notre week-end d’amitié vient de s’achever.

Photo « transhumances » : reflet sur l’Essonne.

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