La Tate Britain présente une exposition consacrée à l’artiste Susan Hiller, née aux Etats-Unis en 1940 et qui travaille en Grande Bretagne depuis le début des années 1970.
« Hiller juxtapose des connaissances dérivées de l’anthropologie, de la psychanalyse et d’autres disciplines scientifiques avec des matériaux généralement considérés comme non importants tels que des cartes postales, des papiers peints, des films populaires ou des annonces sur Internet ; elle joue à la fois sur le familier et sur l’inexpliqué et invite le spectateur à participer à la création du sens », dit le catalogue de l’exposition. Nous avions déjà trouvé ces caractéristiques, utilisation de matériaux de la vie de tous les jours et invitation au spectateur à trouver lui-même une signification, dans les collages de John Stezaker.
Une œuvre particulièrement intéressante est intitulée « From the Freud Museum » ; elle fut en effet initialement conçue pour la Maison de Freud à Londres. Une série de boites ouvertes associent un objet (un disque, des têtes en porcelaine peinte etc.) et une image onirique qui confère à l’objet un aspect insolite et troublant.
« Witness » est une série de morceaux de verres et de microphones suspendus du plafond dans une salle obscure. Chaque microphone raconte une histoire de rencontre avec des OVNI. Il y a des dizaines de microphones, de locuteurs et de langues. Le murmure qui s’en dégage et la couleur bleue dans laquelle baigne toute l’œuvre donnent à la fois un sentiment d’étrangeté et d’harmonie.
Illustration : « Witness » de Susan Hiller