France 4 a récemment diffusé le film « la guerre est déclarée » (2011) de Valérie Donzelli, qui raconte le combat de parents confrontés au cancer de leur jeune enfant.
Juliette (Valérie Donzelli) et Roméo (Jérémie Elkaïm) s’aiment passionnément. Ils croquent la vie à pleines dents. Ce sont des joggeurs qui aiment par-dessus tout le grand air et le mouvement. Ils chantent leur amour. Ils ont un petit garçon, Adam.
À deux ans et demi, Adam ne marche pas, vomit fréquemment, souffre d’une paralysie faciale. On l’hospitalise. On lui fait un scanner. Il a une grosse tumeur au cerveau. On l’opère. La tumeur est maligne. On commence une chimiothérapie. Le protocole ne fonctionne pas : le cancer est agressif, la chance d’en rescaper est minime. Pour Juliette et Roméo, tout s’arrête, tout se brise. On voit Juliette s’enfuir en courant dans les couloirs d’un hôpital dont les murs se brisent comme sous l’effet d’un tremblement de terre.
Les amants s’efforcent de résister, entourés de leurs proches. Ils choisissent de se soigner par l’autodérision. Lorsqu’on leur annonce que la tumeur a été opérée avec succès, mais qu’elle est maligne, ils choisissent de ne retenir que la première nouvelle et de faire une fête mémorable.
« Pourquoi cela nous arrive-t-il ? » demande Roméo. « Parce qu’on est capable de surmonter ça », répond Juliette. On sait dès les premières minutes du film qu’Adam sera un miraculé, l’un des 10% de survivants de ce cancer très rare. Mais le spectateur vit aux côtés des parents les interminables minutes d’attente à la sortie du bloc opératoire, la douche froide des atroces nouvelles, le réconfort d’être entouré d’un grand-père et d’une grand-mère, ou d’un copain qui prête un scooter.
Ce film est autobiographique. Il est né de l’expérience vécue par Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm avec leur propre enfant. Il n’est pas exempt de maladresses et de lourdeurs. Mais c’est un film beau et touchant.