« Demain tout commence », film d’Hugo Gélin, avec Omar Sy dans le rôle vedette, est une agréable comédie qui pêche par un excès d’ambition.
Samuel (Omar Sy) mène la belle vie sur la Côte d’Azur. Son métier de pilote de hors-bord-promenade lui laisse du temps pour faire la fête et lui offre un cadre idéal pour la drague.
Lorsque Kristin (Clémence Poésy), une jeune femme désemparée, lui laisse sur les bras l’enfant de quelques mois qu’elle a eu de lui, il s’envole immédiatement à Londres pour rendre le bébé à sa mère.
Kristin est introuvable. Samuel, un enfant attardé, se trouve père malgré lui. Une cascade involontaire dans un escalier roulant du « tube » londonien et la rencontre avec Bernie (Antoine Bertrand) changent sa vie : il se fixera à Londres, gagnera sa vie comme cascadeur et se consacrera à l’éducation de sa fille, Gloria (Gloria Colston).
L’éducation de Gloria par Samuel n’a rien de conventionnel. Elle procède plutôt de l’ardente complicité de deux enfants, l’un de 9 ans, l’autre de 40. Leur loft est décoré façon Disneyland. Gloria déserte l’école et son père est obligé de corrompre la directrice en lui remettant clandestinement des copies inédites des séries télévisées dont elle est addicte.
Lorsque Kristin revient et entend de nouveau assumer son rôle de mère, les choses se compliquent…
La trame du film est intéressante. Omar Sy est dans son élément. La jeune Gloria Colston est pleine de naturel et d’énergie. Clémence Poésy joue bien le rôle d’une femme écartelée entre la culpabilité de l’abandon passé et le désir de repartir sur de nouvelles bases. Il y a des scènes très drôles comme celle où un juge ne cesse de répéter « the question is… » ; ou encore la joute entre Samuel et le compagnon américain de Kristin pour savoir qui prononcera le plus mal la langue de l’autre.
Mais le film prêche par excès d’ambition. Il prétend porter un message philosophique : demain, après la mort de Gloria, tout commencera car chacune des journées sera nourrie de son sourire lumineux. « The question is », le problème est que Gloria apparaît si énergique que sa cardiopathie déclarée n’a aucune crédibilité, et que le message se révèle pompeux.