LA LA LAND, film de Damien Chazelle, est en passe de gagner plusieurs oscars. Et c’est mérité.
LA LA LAND est d’abord un hommage à la ville de Los Angeles (L.A.). Le film s’ouvre sur un gigantesque embouteillage sur une bretelle d’autoroute. Mais on est loin de la désespérance comique de Fellini Roma. C’est une explosion de joie et de vitalité lorsque les automobilistes sortent de leurs véhicules et s’engagent dans une chorégraphie débridée : la caméra elle-même virevolte, plonge et rebondit. La congestion urbaine devient réjouissance.
Los Angeles est aussi Hollywood et ses studios qui fabriquent du rêve. Mia (Emma Stone) y travaille comme barmaid et multiplie les auditions pour devenir actrice. Los Angeles est un refuge pour les musiciens de jazz, comme Sebastian (Ryan Gosling) qui se désole de l’érosion du jazz authentique et voudrait ouvrir son propre club.
L’observatoire astronomique sur une colline de Los Angeles ouvre sur l’espace interstellaire. Sebastian et Mia passent de longues heures sur sa terrasse à contempler le paysage, – un peu quelconque, dit Mia. Dans le Planétarium, ils s’envolent littéralement, libérés de la pesanteur de leurs projets inaboutis.
Le spectateur lui-même se sent porté, comme affranchi du poids des ans. Pour peu qu’il accepte de se laisser envoûter, la magie de cette comédie musicale joyeuse et tendre opère. On reste sidéré par la maîtrise et la créativité du tout jeune metteur en scène, Damien Chazelle, âgé de seulement 32 ans. La virtuosité au piano de Ryan Gosling, qui a appris les morceaux au prix d’un apprentissage acharné, est admirable.