Dans The Guardian du 10 mai, Jon Canter raconte les obsèques de sa sœur Rosemary, décédée d’un cancer à l’âge de 61 ans : « ma sœur voulait des funérailles sans dieu. Et pourtant elle a invité Dieu ».
Rosemary avait appris avant Noël que ses jours étaient comptés. Elle eut l’envie et le courage de prescrire le type de célébration qu’elle voulait et chargea Jon de la conduire. Ce qu’elle voulait, en un mot, c’était des funérailles sans dieu. Mais comment s’y prendre ?
Chacun fut invité à dire ce qu’il avait retenu de la vie de Rosemary. Elle voulait un silence, pour permettre à chacun de suivre ses propres pensées. Jon y ajouta quelque chose de son invention, inspiré des matchs de football pendant lesquels la foule observe une minute de silence pour un ancien joueur ou un dirigeant décédé. Ce silence est suivi par des applaudissements enthousiastes qui signifient d’une certaine manière « merci pour tout ; mais maintenant il faut passer au jeu ». « C’est ce que je fis aux funérailles de ma sœur », dit Jon Carter: « j’annonçai qu’il y aurait un silence, et qu’ensuite chacun applaudirait, longuement et fortement, pour dire merci pour la vie de Rosemary ». La plupart des célérations de funérailles se réfèrent à un texte sacré. Celle pour Rosemary se référa au « Match du Jour » de la télévision !
Tout en rédigeant des notes sur l’organisation de ses funérailles, Rosemary avait demandé si elle ne cherchait pas trop à tout contrôler. Jon avait mémorisé ce moment, pensant qu’il pourrait citer cette question à l’assemblée. « C’est un autre bénéfice de funérailles sans dieu : l’humour peut être encouragé. »
Rosemary avait décidé qu’à ses funérailles, il y aurait de la musique. Elle avait choisi « We Plough the Fields and Scatter », un hymne religieux, et le Requiem de Mozart. Jon observe qu’elle n’avait pas voulu de Dieu à ses funérailles sans dieu, mais elle avait besoin de lui.
Illustration : dessin d’Otto Dettmer pour l’article de Jon Canter, The Guardian, 10 mai 2011.