« Egon Schiele », film autrichien de Dieter Berner, retrace la vie d’un peintre qui, malgré la brièveté de sa vie (1890 – 1918), a fortement marqué la peinture occidentale.
En octobre 1918, Gerti Schiele (Maresi Reigner) veille son frère Egon (Noah Saavedra), atteint de la grippe espagnole. Elle se remémore de moments de sa vie, on pourrait même dire de leur vie tant le frère et la sœur ont été proches jusqu’à la frontière de l’inceste.
Les dessins et les peintures de Schiele sont le plus souvent inspirés par le corps de la femme, par le désir érotique et par les sentiments torturés qu’il inspire. Schiele avait des relations troubles avec ses modèles. On le voit dans le film traduit en justice et emprisonné pour détournement de mineures (il est relaxé de cette accusation) et diffusion d’images pornographiques.
Si Gerti a incontestablement été la femme de la vie d’Egon Schiele, le film de Berner raconte sa relation avec une danseuse de cabaret érotique, Moa Mandu (Larissa Aimée Bredbach), puis surtout avec la belle Walli Neuzil (Valerie Pachner), son modèle et assistante.
C’est Walli qui pousse Egon à oser, elle est son pygmalion comme artiste. Mais elle n’apporte ni argent ni relation. Par intérêt, Schiele la délaisse pour épouser Edith, une fille de la bourgeoisie. Edith, enceinte de six mois, mourra de la grippe espagnole quelques jours avant son mari.
La vie des artistes inspire les cinéastes. On se rappelle des films sur Rodin, Renoir, Van Gogh. Tous se réfèrent à des peintres ou sculpteurs à la jointure du dix-neuvième et du vingtième siècles : à un moment où, les douleurs de la révolution industrielle et l’affrontement des empires accouchaient d’un art nouveau.