Alors que les nuages s’accumulent sur l’économie britannique, Londres semble vivre une vie propre, celle d’une métropole de l’économie mondiale.
Dan son « Monday Briefing », Ian Stewart, Chef Economiste de Deloitte UK décrit Londres comme une « Global City », une ville du monde.
Ian Stewart explique que nous sommes dans une phase de récupération économique désynchronisée. A l’échelle européenne, l’Allemagne connait une situation de quasi-boom, alors que la Grèce est en récession. En Grande Bretagne, Londres se récupère très vite de la crise, alors que le reste du pays est à la peine. La métropole a construit sa prospérité sur les services financiers et aux entreprises, une catégorie qui inclut la banque, l’assurance, le droit, la comptabilité, le consulting, les services informatiques et la publicité ; ils représentent maintenant la moitié de l’économie londonienne et plus d’un tiers des emplois.
Londres n’est plus seulement une plateforme nationale, elle est devenue internationale. Elle attire les personnes internationalement mobiles : 34% de sa population est née à l’étranger, trois fois plus que dans l’ensemble du Royaume Uni. Londres est un leader mondial dans les prêts bancaires transfrontaliers, les opérations de change, les produits dérivés et l’assurance maritime. Le marché boursier de Londres compte plus d’entreprises cotées qu’aucune Bourse au monde.
Les prix de l’immobilier d’entreprise à la City ont cru de 16% l’an dernier, et le nombre d’annonces d’emplois de 12%. Le prix des logements à Londres flambe. Harrods indique que l’acheteur chinois moyen dépense 3.500 sterlings cette année, 40% de plus que l’an dernier.
Ian Stewart explique que les industries consommatrices de savoir – et de personnes – comme la finance, ont besoin de bonnes connections avec d’autres villes globales et d’un large réservoir de personnes qualifiées. Les interdépendances entre les entreprises et le besoin de construire des relations personnelles ont rendu la proximité entre les entreprises essentielle. Londres a été classée comme l’une des villes les mieux connectées au monde selon un papier de recherche écrit par des professeurs de l’Université de Loughborough. La diffusion mondiale de la langue anglaise et le fait que son fuseau horaire la place à idéale distance de l’Asie et de l’Amérique joue un rôle dans son succès. Mais ce sont surtout son ouverture, une main d’œuvre hautement éduquée, sa spécialisation dans la finance et les services aux entreprises et une forte infrastructure physique et culturelle qui font la différence.
L’auteur souligne aussi que Londres est une ville où règne une grande inégalité. Hackney et Tower Hamlets figurent parmi les quartiers les plus pauvres du Royaume Uni. L’espérance de vie des hommes à Kensington et Chelsea, 83 ans, est la plus haute du Royaume Uni. Cinq miles plus loin, l’espérance de vie des hommes à Islington, 75 ans, est l’une des plus basse du pays. Le taux de chômage est en moyenne de 9%, bien au-dessus de la moyenne nationale, et il est à deux chiffres dans des quartiers tels que Barking, Lewisham et Southwark.
Il reste que le sort de Londres est de plus en plus distinct de celui du reste du Royaume Uni. Il se joue maintenant à New York, Beijing et Tokyo, plus qu’à Manchester ou Newcastle.
Photo « transhumances ». Le Monday Briefing de Deloitte est accessible sur www.deloitte.co.uk/mondaybriefing.