Philippe Mohlitz, Pilleur de rêves

Le musée des Beaux-Arts de Bordeaux propose jusqu’au 4 juin une intéressante exposition consacrée au graveur Philippe Mohlitz.

Le musée des Beaux-Arts comporte deux ailes. La dernière salle de chacune des deux ailes est consacrée à un ou plusieurs artistes contemporains. L’exposition consacrée à Philippe Mohlitz occupe un espace réduit dans l’aile consacrée à la peintre d’avant le dix-neuvième siècle. Elle n’en est pas moins remarquable.

L’artiste, graveur au burin, travaille à Bordeaux dans le quartier des Chartrons. Il a fait récemment don au musée d’une quarantaine de planches.

Le visiteur est d’abord frappé par la minutie du travail de Mohlitz. C’est au point que le musée met gracieusement à disposition des loupes qui permettent de regarder confortablement des détails que la profusion pourrait oblitérer.

Comme en contrepoint de l’abondance de scènes minuscules, c’est l’étrangeté de l’ensemble qui étourdit le visiteur. Son univers est menaçant : forêts qui enveloppent jusqu’à étouffer ; machines brisées qui rouillent et s’enfoncent dans la matière ou dans l’eau.

On pense aux fantasmagories de Goya ou de Dali. Le visiteur se laisse conduire dans un monde tout entier de poésie, dans lequel il faut bien accepter de perdre pied et de se laisser étourdir par un « pilleur de rêves ».

 

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