Arte TV a récemment diffusé « tout feu tout flamme », étincelante comédie de Jean-Paul Rappeneau (1982) avec Yves Montand et Isabelle Adjani dans les rôles principaux.
Pauline Valance (Isabelle Adjani) mène une vie trépidante. Brillante polytechnicienne, elle est conseillère d’un ministre impliqué dans de délicates négociations à Bruxelles. À la maison, elle joue, depuis le décès de sa mère et en l’absence de son père, le rôle de chef de famille ; elle a en charge ses deux sœurs, adolescentes, et une grand-mère aussi adorable qu’hors-circuit. Elle n’a guère de temps à consacrer à son fiancé Antoine Quentin (Alain Souchon), qui doit se contenter de la portion congrue.
Lorsque son père Victor Valance (Yves Montand) débarque, chargé de cadeaux, c’est pour Pauline une catastrophe. Elle flaire l’arnaque. Et de fait, Victor a un projet : amener sa mère à vendre son immeuble en lui faisant croire à l’achat d’une maison à Saint-Cloud où la famille déménagerait, rafler la mise et l’investir dans la réhabilitation d’un casino sur le lac Léman.
Mais Victor est lui-même manipulé par des mafieux. À son corps défendant, Pauline se trouve embarquée avec lui, dans une fuite éperdue dans les pâturages de Suisse. Et tout son ressentiment trouve des mots pour s’exprimer, et se dissoudre : le père qui a manqué pour enseigner à faire du vélo ; la peur de l’orage simulée pour que le père console.
Il y a dans ce film des scènes d’anthologie. Un conseil des ministres à Bruxelles interrompu par les hurlements au téléphone de Pauline découvrant l’arnaque commise par son père ; son ébahissement lorsque son père parle couramment mandarin à des diplomates chinois ; la visite à Pauline d’un médecin à l’air égaré dans un casino grandiose et en ruines.
« Tout feu tout flamme » fait partie de ces comédies qu’on a envie de voir et de revoir sans jamais tout à fait s’en lasser.