Les choses de la vie

Arte TV a récemment diffusé « Les choses de la vie », film de Claude Sautet (1970), en hommage à Michel Piccoli, l’acteur principal de ce film récemment décédé. L’hommage pourrait aussi être adressé à Jean-Loup Dabadie, scénariste du film.

Éjecté de son Alfa-Romeo lors d’un violent accident, Pierre (Michel Piccoli) gît dans l’herbe, indifférent à la troupe qui s’est trouvée réunie autour de lui : le camionneur à l’origine du drame, des curieux, des gendarmes, un médecin et même un prêtre.

Pierre pense aux dernières heures qu’il a vécues, à la lettre de séparation qu’il a rédigée à son amante, Hélène (Romy Schneider), qui se dit « fatiguée de l’aimer » ; à Catherine (Léa Massari), l’épouse qu’il a délaissée mais qu’il va rejoindre à l’île de Ré à la demande de son fils pour quinze jours de navigation à la voile.

Un rayon de soleil fait remonter à sa conscience les moments lumineux qu’il a vécus avec les deux femmes de sa vie. Il se rappelle en particulier le petit matin d’une nuit d’amour avec Hélène. Elle écrit un texte à la machine à écrire. Elle lui demande comment on dit en français mentir quand on raconte une histoire : affabuler, lui dit Pierre, avec deux « f ». Pierre tape subrepticement « je t’aime » dans la feuille insérée dans la machine.

Il se rappelle aussi les derniers jours, la communication asséchée, le ressentiment. Le besoin impérieux de rompre. La lettre qu’on écrit, « je te quitte », et que finalement on n’envoie pas et le message téléphonique urgent laissé du Bureau de poste : rejoins-moi à Rennes.

Pierre ne souffre pas, il navigue doucement sur ses souvenirs. Voici qu’il voit en rêve la table de ce qui pourrait être celle de son mariage avec Hélène. Tous les convives sont heureux, son père, son fils et Catherine elle-même avec son nouveau compagnon. La caméra se tourne vers l’autre côté de la longue table. Y sont placés côte à côte le camionneur à l’origine du drame, les curieux, les gendarmes, le médecin et le prêtre.

« Les choses de la vie » est un film doux-amer dans lesquels Michel Piccoli et Romy Schneider livrent le meilleur de leur art. La musique de Philippe Sarde est poignante.

 

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