Arte TV a récemment diffusé Maudie, biopic sur la vie de la peintre naïve canadienne Maud Lewis (1903-1970), réalisé par Aisling Walsh sur un scénario de Sherry White.
La jeune Maud Dowley (Sally Hawkins) est accablée par le destin. Rendue disgracieuse par une polyarthrite rhumatoïde, chassée de la maison familiale par son frère qui en a hérité et l’a vendue, elle est placée par lui chez une vieille tante, Ida (Gabrielle Rose), une femme aigrie qui considère que la présence d’une handicapée est une tâche sur l’honneur de la famille.
Dans sa tête, Maud n’est nullement accablée. Elle cherche le moyen de vivre sa propre vie. L’occasion se présente quand un négociant en poisson, Everett Lewis (Ethan Hawke) met à l’épicerie une annonce réclamant une bonne à tout faire.
Everett est un homme violent qui a tôt fait de mettre à la porte cette incapable. Mais celle-ci revient, s’incruste. Et surtout, elle se remet à sa passion, la peinture. Peu à peu la cabane sordide de Lewis s’anime de couleurs. Pied à pied, en douceur, Maud devient indispensable à Lewis, jusqu’à devenir son épouse. Maud Dowley entrera dans l’histoire comme Maud Lewis.
Maud est repérée par Sandra (Kari Matchett) une New-Yorkaise en vacances en Nouvelle Écosse. Peu à peu, son travail est reconnu, le vice-président Nixon lui achète même quelques toiles. Avec Everett, elle reste pourtant dans la cabane où ils vivent frugalement.
Peu avant d’être finalement emportée par la maladie, elle confie à son mari bouleversé : « j’ai été aimée ». Et la tante Ida, qui l’avait tant méprisée, lui dira : « tu es la seule de la famille à avoir fini heureuse ».
Maudie est un film magnifique, porté par des acteurs formidables et tourné dans des paysages à couper le souffle.
Aujourd’hui restaurée, la maison peinte de Maud Lewis à Marshalltown (Nouvelle Écosse, Canada) est devenue un musée en mémoire de celle que l’on compare au Douanier Rousseau ou à Frida Kahlo.