Dévoilées

Arte TV a récemment diffusé « Dévoilées », film de Jacob Berger (2018) qui met en scène, en surimpression, l’engagement militant d’une jeune femme pour la cause palestinienne dans les années soixante-dix et celui, cinquante ans après, d’une étudiante happée par l’extrémisme islamiste.

 Anaïs (Lola Créton) vit en Suisse avec sa grand-mère Isabelle (Marthe Keller) et poursuit des études de médecine. Isabelle la surprend un jour dans un train, entièrement voilée. Elle appelle Léa (Julie Gayet), la mère d’Anaïs, qui vit à Montréal.

 Léa saute dans un avion pour tenter d’empêcher la dérive d’Anaïs dans la radicalisation islamiste. Mais comment faire ? L’affronter au risque de la braquer ? Prendre le temps de l’observer pour la comprendre, mais combien de temps ?

Car le temps se fait rare : Léa est attendue à Montréal. Et Anaïs est en train de franchir des pas décisifs : le mariage selon le rite musulman avec un militant extrémiste, une mission suicide qu’on lui confiera si elle mérite la confiance de l’organisation.

 Et voici qu’Isabelle revit ce qu’à l’âge d’Anaïs elle a elle-même vécu : l’amour passionné pour un militant palestinien, l’objet qu’il lui demande de camoufler dans la valise de son mari, l’explosion de l’avion dans lequel celui-ci avait embarqué, la volatilisation du bel amant mais sa présence dans le ventre de la femme.

 Anaïs s’embarque avec sa mère et sa grand-mère dan le vol pour Montréal. Tout va se jouer en quelques minutes. Seule celle qui a traversé une expérience identique peut trouver les mots qui désamorcent.

 La fiche de présentation du film sur Arte TV pose une question : « quels points communs entre la militante amoureuse d’hier et la jeune étudiante extrémiste d’aujourdhui, encline à s’engager à la vie et à la mort ? L’histoire est-elle condamnée à se répéter ? »

 « Dévoilées » manque parfois de vraisemblance, et son scénario n’est pas toujours facile à suivre. Mais il traite de la radicalisation islamiste d’une jeune femme sous l’éclairage d’autres parcours de jeunes tentés par la clarté aveuglante du terrorisme à une autre époque/ L’interprétation de Marthe Keller, Julie Gayet et Lola Créton est remarquable.

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