Joan Baez, how sweet the song

Arte TV a récemment diffusé « Joan Baez, how sweet the sound », documentaire réalisé par Mary Wharton en 2014.

 Parmi les premiers 45-tours que j’ai achetés lorsque j’étais adolescent, ceux de Joan Baez tiennent une bonne place. Elle avait milité aux côtés de Martin Luther King pour les droits civiques. Elle militait contre la guerre du Vietnam : en 1967, elle avait fait de la prison pour avoir bloqué un centre de recrutement de l’armée à Oakland.

 Le documentaire de Mary Wharton rend hommage à la militante et à l’artiste qui vient de fêter ses quatre-vingts ans. Sa voix cristalline remue jusqu’aux tréfonds de l’âme. Elle n’est jamais aussi belle que lorsqu’elle s’accorde avec une voix masculine : un duo avec Bob Dylan constitue un grand moment du film.

La nostalgie de la relation avec Dylan a d’ailleurs inspiré à Joan Baez l’une de ses plus belles chansons : « diamonds and rust », diamants et rouille.

 L’une des plus belles scènes du film se déroule pendant le siège de Sarajevo, en 1992. Le lendemain d’un attentat meurtrier, le violoncelliste Vedran Smajlovic s’assied au milieu d’une rue et joue l’adagio d’Albinoni. Lorsqu’il a terminé, Joan prend place sur sa chaise et chante. C’est bouleversant.

 L’œuvre et la vie de Joan sont bouleversantes, car elle est intimement déchirée par la violence du monde. Jeune chanteuse, elle est en proie à un trac dévorant au début de chaque concert. En 1972, elle voyage à Hanoï en pleine campagne de bombardements par les B52 de son propre pays. Le décès de sa sœur Mimi en 2001 d’un cancer la trouve inconsolable.

 Nous avons eu la chance d’assister à un concert de Joan Baez à Oxford en 2012. Bravo l’artiste !

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