Arte TV a récemment diffusé « Bonnie and Clyde », film d’Arthur Penn (1967).
De 1930 à 1934, Clyde Barrow (Warren Beatty) et Bonnie Parker (Faye Dunaway) ont braqué des banques et des commerces avec la police à leurs trousses. C’est leur histoire que raconte Arthur Penn.
Clyde sort de prison. C’est un dur à cuire, qui s’est amputé d’orteils pour est dispensé de travail et a joué la carte de la bonne conduite pour être libéré sur parole. Bonnie est serveuse dans un restaurant de routiers. Son métier l’ennuie, sa vie sexuelle est un désastre.
Clyde a tout compris de la psychologie de Bonnie. Il lui promet une vie aventureuse et libre, elle se laisse facilement convaincre. Ils prennent la route ensemble et recrutent successivement Wilson (Michael J. Pollard) et Buck (Gene Hackman), le frère de Clyde, accompagné de sa petite amie Blanche (Estelle Parsons).
L’équipée de Bonnie et Clyde s’apparente à un jeu d’enfants : des armes à feu, des poursuites, des billets de banque à la pelle… Wilson a un visage poupin et se comporte comme un gosse. Les assassinats qu’ils perpètrent font partie du jeu, ils n’en éprouvent pas de remords.
Il y a du Robin des Bois en Bonnie et Clyde. Ils prêtent un revolver à une famille de paysans expulsés de leur maison par une banque afin qu’ils brisent les vitres. Dans une banque qu’ils braquent, ils laissent son argent à un client au guichet. Ils s’arrêtent dans un campement d’expropriés pour demander de l’eau.
Le spectateur n’est pas privé d’humour noir : une banque braquée s’avère en faillite ; un policier à leurs trousses est obligé de poser avec eux pour une photo de famille où il apparaît comme membre de la bande.
À mesure que le temps passe, l’étau se resserre. Bonnie compose un poème que publient les journaux, qui se présente comme une oraison funèbre. Clyde, qui s’est révélé jusque là impuissant, lui fait l’amour. Ils sont prêts pour l’embuscade qui mettra fin à leur fuite, à leur vie. Ils sont prêts pour la gloire.
Arthur Penn a su donner à cette histoire une vraie profondeur psychologique. Warren Beatty est bouleversant dans le rôle d’un gamin attardé qui fait joujou avec la mort. Faye Dunaway est un trésor d’érotisme, en particulier dans les premières scènes du film.