Le baromètre de la fraternité

Le Labo de la Fraternité a publié récemment son « baromètre de la fraternité », qui permet à̀ la fois d’analyser l’image qu’ont les Français et Françaises de la diversité́ mais également l’état du lien social et de la Fraternité́ en France sur l’année 2021.

Le Labo de la Fraternité a pour but de promouvoir la Fraternité comme base du lien social, comme valeur Républicaine, comme unité entre toutes les diversités, comme l’une des finalités nécessaires de l’action politique et citoyenne.

L’origine du Labo remonte à 2015, après les attentats du Bataclan, mais il a pris sa forme actuelle en 2017.  Il est composé d’une douzaine de membres dont Coexister, Unis-cité, Kawaa, Singa, le Pacte civique, Fraternité générale, la Fabrique Spinoza, et la Cloche. Une présentation de chacune de ces associations figure à la fin de la présentation du baromètre 2021.

Le baromètre résulte d’une enquête menée par l’IFOP du 27 au 30 avril 2021 auprès d’un échantillon de 1553 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. Cette enquête avait aussi été menée en avril 2019 et avril 2020, ce qui permet de mesurer des évolutions.

Une série de questions ont été posées aux interviewés sur leur perception de la diversité. Les trois-quarts d’entre eux pensent que la diversité ouvre notre société sur le monde et est enrichissante pour les individus. Les deux-tiers estiment qu’elle favorise la créativité et constitue une force pour le pays.

Mais les sentiments négatifs s’amplifient. Par exemple, 74% pensent que la diversité crée des problèmes, des conflits, alors qu’ils n’étaient que 68% il y a deux ans. 54% croient que la diversité nous fait perdre notre identité, nos valeurs, 10% de plus qu’il y a deux ans.

Interrogés sur l’attitude à l’égard des autres, 72% des interrogés disent qu’on n’est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres. Le pourcentage de ceux qui croient qu’on peut faire confiance à la plupart des gens a perdu 8 points entre 2019 et 2021, passant de 36% à 28%.

Sans surprise, cette attitude de repli est forte concernant l’immigration. 71% des personnes interrogées pensent que notre pays compte déjà beaucoup d’étrangers et qu’accueillir des immigrés supplémentaires n’est pas souhaitable. Ce pourcentage a crû de 7% en 29 mois.

Les commanditaires de l’enquête se sont interrogés sur les conséquences de la crise du Coronavirus et l’émergence possible d’une guerre des générations. « Dans quelle mesure, ont-ils demandé, estimez-vous qu’il est probable que survienne un conflit générationnel à court terme dans la société française ? » En moyenne, 52% des personnes interrogées pensent que c’est peu probable. Mais ils sont 65% à le penser dans la tranche d’âge 18-24 ans, et 61% dans la tranche d’âge 25-34 ans.

Le baromètre 2021 porte la trace du traumatisme de la crise sanitaire. Il a fallu se tenir aussi éloignés que possible des autres, y compris des proches, pour éviter la contamination. La fraternité n’a pas le vent en poupe.

Pourtant, rappelle le Labo, « la Fraternité favorise l’engagement, l’inclusion, tisse un dialogue interconvictionnel, crée des réseaux de solidarité dans l’emploi, augmente la qualité de l’apprentissage, relie les citoyens et les grands exclus, favorise l’intégration des migrants, bonifie la démocratie et est même vertueuse pour les médias. Que ce soit au niveau individuel ou collectif, au-delà d’une aspiration, elle est une nécessité pour construire notre société. »

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