Arte TV a récemment diffusé « les derniers jours du monde » d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu (2009).
« Contrairement à la tradition, « notre » fin du monde n’a pas une unique cause. C’est une série de catastrophes – tremblement de terre, attentats, virus, missiles – familières, si l’on peut dire, qui entrent en résonance les unes avec les autres et finissent par provoquer la catastrophe finale », disent les réalisateurs.
Lorsqu’au début juillet, Robinson Laborde (Mathieu Amalric) vit à Biarritz dans un état de désarroi affectif. Il a quitté sa femme Chloé (Karin Viard) pour une histoire d’amour passionnée avec Laetitia (Omahyra Mota), une femme étrange, androgyne, fascinante qu’il a emmenée à Taïwan et qu’il a suivie au Canada. Mais Laetitia est partie sans laisser d’adresse.
La population fuit la ville pour échapper aux pluies de cendre, à l’eau du robinet de couleur bleu fluo, aux agents de sécurité en combinaison anti bactériologique. De gigantesques embouteillages se forment. Robinson parvient à s’échapper en motocyclette. Dans le désastre général, il n’a qu’un objectif : revoir Laetitia, une dernière fois. Il n’a qu’une indication : la mère de son amante habite Saragosse.
Dans son odyssée, Robinson rencontre de manière répétée son ex-épouse Chloé, devenue coordinatrice d’un centre d’urgence à Toulouse ; Ombline (Catherine Frot), une libraire de Biarritz qui lui avouera avoir été la maîtresse de son père ; et Théo (Sergi López), chanteur lyrique, son meilleur ami.
Tout est chaos. La radio diffuse des messages incompréhensibles. De quoi s’agit-il ? D’une catastrophe écologique ? D’un conflit nucléaire mondial ? Où aller ? Existe-t-il quelque part un lieu où l’on échappe à l’apocalypse ? Comment le rejoindre ? Dans la panique, chacun essaie de survivre.
Certains préfèrent se donner la mort, si possible de manière spectaculaire. Ombline aux côtés de Robinson dans une salle d’opéra ; Théo en se lançant d’une fenêtre d’un hôtel de luxe, place du Capitole.
Robinson cherche Laetitia à l’hôtel des Grottes, près de Pech Merle, mais tous les clients sont morts. Il la cherche dans un château où se donne, comme dans Eyes Wide Shut, une gigantesque partouse : les participants gisent, empoisonnés, enlacés.
Robinson et Laetitia sont les seuls survivants. Ils arpentent, nus, les rues de Paris vide de ses habitants, à la lumière d’une lampe torche. Ils seront, eux aussi, anéantis. Mais ils mourront ensemble, amoureux.