Arte TV a récemment diffusé « Le livreur », film réalisé par Jan Fehse en 2020, qui met en scène la lutte pour survivre d’un père célibataire livreur de colis.
Volker (Bjarne Mädel) a environ 50 ans. Divorcé, il vit avec son fils Benny (Nick Julius Schuck), qui fête ses 16 ans.
La passion de Volker, c’est le football. Il a été entraîneur professionnel, mais a été suspendu à la suite d’un incident et a perdu son emploi. Il entraîne maintenant à titre bénévole une équipe de jeunes, dont Benny. Mais l’équipe enchaîne les mauvais résultats et Benny l’abandonne à la suite d’un carton rouge.
A la suite de son licenciement, Volker s’est converti en livreur. Il est confronté à l’absurdité de ce métier. La première scène du film le voit grimper un interminable escalier pour livrer un colis à une jeune femme. Celle-ci a quitté son compagnon la veille ; ce dernier accable d’injures le livreur. Dans une autre scène, Volker découvre qu’il livre à un étage élevé – sans ascenseur bien sûr – des bouteilles achetées par Internet à une boutique située au bas de l’immeuble : la livraison étant gratuite, le client en profite pour faire porter par un autre ses achats. Le livreur devrait se féliciter d’avoir ainsi un emploi !
Le métier de livreur est épuisant et le salaire dérisoire. Le chef se comporte en minable despote. Le travail des employés, presque tous d’Europe centrale, est surveillé grâce aux données du GPS de leur camionnette. Un excès de vitesse peut signifier le retrait de l’activité et le chômage.
Chaque soir, Volker explore le conteneur à ordures d’un supermarché pour récupérer fruits et légumes. La relation avec Benny est difficile, Chaque euro compte, et lorsque se présente la perspective d’un voyage à Majorque et de son budget de 450€, la tension monte. Quand Benny et sa petite amie surprennent Volker dans le conteneur du supermarché, la misère se transforme en honte, au point que Benny songe au suicide.
Pour Volker, divorcé qui a seul la garde de son fils, le salut peut venir de deux femmes. L’une est une vieille dame solitaire qui commande régulièrement sur catalogue : lorsqu’il lui livre ses achats, il lui tient un peu compagnie et répare ce qui est en panne dans son appartement. L’autre est Lenna (Anne Schäfer), sa collègue dans l’encadrement de l’équipe de football, qui exerce le métier de policière.
Alors que Volker est au fond du trou, Lenna ne l’abandonne pas, l’encourage, pense avec lui à une autre vie. Quant à la vieille dame, son décès changera le destin de Volker d’une manière inattendue.
« Le livreur » est un film dans lequel l’humour le dispute à la gravité d’un destin d’opprimé. Il nous parle de la société d’aujourd’hui.