Madres paralelas

Dans son dernier film, « Madres paralelas », Pedro Almodovar associe l’histoire de deux femmes qui ont mis au monde leur enfant le même jour dans la même maternité, à celle d’une lignée de femmes qui se battent pour que des hommes de leur village assassinés au début de la guerre civile reçoivent une sépulture digne.

 Janis (Penélope Cruz) est une photographe reconnue. Elle tombe amoureuse d’Arturo (Israel Elujalde), une personnalité dont elle a tiré le portrait. Arturo dirige une fondation qui pourrait s’occuper de fouiller l’emplacement d’une fosse commune proche du village où elle est née et a grandi. Des Républicains y ont été enterrés après avoir été fusillés par des Phalangistes près de quatre-vingt-dix ans auparavant.

 Janis se découvre enceinte d’Arturo. Agée d’environ 40 ans, elle décide de garder l’enfant. À la maternité, une toute jeune femme, Ana (Milena Smit) accouche en même temps qu’elle. Les bébés, des petites filles, sont mises en observation. Le destin de Janis et d’Ana se séparent.

Ils se rejoignent quelques mois plus tard. Le bébé de Janis ne ressemble ni à son père, ni à elle-même. Une recherche en maternité aboutit à un résultat bouleversant, auquel Janis, Arturo, Ana et sa mère Teresa (Aitana Sánchez-Gijón) devront se conformer, dans l’incrédulité et dans la douleur.

 Janis et Ana sont à la recherche de leur identité de mères. Les aïeules de Janis ont vu leur identité de femme spoliée par l’absence des hommes massacrés, absence répercutée de génération en génération. « Madres paralelas » conduit le spectateur sur leur chemin.

 Penélope Cruz a obtenu pour son rôle le prix d’interprétation au Festival de Venise, et la jeune comédienne Milena Smit lui donne la réplique de manière impeccable. La scène de la fouille de la fosse commune est particulièrement émouvante.

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