La troupe québécoise « Les 7 doigts » a récemment présenté au théâtre du Pin Galant de Mérignac son spectacle « Passagers ». Un spectacle total qui mêle chorégraphie, acrobatie et musique, et qui a enthousiasmé les spectateurs.
« Avec « Passagers », écrit Le Pin Galant, les huit interprètes se retrouvent emportés dans un improbable voyage en train. Au cœur d’un paysage sonore parfois irréel, ils transforment leur compartiment en aire de jeux propice aux confidences. Un temps suspendu où ils racontent leur vie, les fuites, les rencontres et se dévoilent. Dans cette traversée remplie de rêves et de corps poétiques, les circassiens défient la pesanteur avec un engagement physique intense, célébrant un cirque inventif, émouvant et généreux. »
L’idée originale, la mise en scène et la chorégraphie sont de l’Américaine Shana Carroll. Dans le site de la troupe Les 7 doigts, celle-ci explique dans une interview la genèse du spectacle.
« Quand j’étais dans la vingtaine, je faisais beaucoup de spectacles en Europe, et donc je passais beaucoup de temps dans les trains. J’y ai vécu des moments charnière de ma vie. J’étais fascinée par les différentes contradictions que cela impliquait, l’impression de de ne pas bouger du tout, d’être coincé dans une boîte tout en avançant à une vitesse folle, et par la juxtaposition du paysage et du reflet de son visage dans la vitre. Il y a aussi l’élément de hasard : on a pris la décision de monter dans le train, mais en même temps on est coincé dedans, sans connaître les gens qui nous accompagnent, et on n’a aucun contrôle sur la suite des événements. J’ai tellement d’histoires incroyables dans les trains, à discuter pendant des heures avec de parfaits inconnus, de tous les âges, origines et milieux sociaux (…)
« Parfois les gens meurent, mais parfois aussi il y a de la magie. Il n’y a pas de voie nécessairement heureuse ou malheureuse ; nous sommes sur deux voies parallèles, et nous essayons de suivre les deux en même temps. C’est ainsi que le train est devenu une métaphore de cette notion, une réflexion sur cette dichotomie. Puis j’ai voulu y appliquer des chapitres : le départ, le transit et l’arrivée, sous toutes leurs formes, qu’elles soient agréables ou désagréables. Adieux déchirants, départs heureux, voyage coincé au milieu de parfaits inconnus, sommeil dans le train (dormir dans le train a quelque chose de magique). »