Arte TV a diffusé récemment « c’est plus facile à deux », téléfilm d’Émilie Deleuze (2009) sur l’improbable cohabitation entre un vieillard grognon et une jeune étudiante provinciale.
Joseph (Michel Galabru), 85 ans, vit dans un appartement de trois pièces que possède sa soeur à Paris. Celle-ci pense détenir les moyens juridiques de l’expulser : pour son propre bien, pense-t-elle, il est temps de partir en maison de retraite.
Joseph ne l’entend pas de cette oreille. Il met en œuvre un stratagème : louer une chambre à une étudiante, ce qui le rendrait inexpulsable. Par le biais d’une association, il entre en contact avec Marilyn (Luce Radot), une jeune fille de 18 ans fraîchement débarquée de sa province, qui vient à Paris pour étudier dans une école de maquillage.
Les premiers jours sont désastreux. Joseph ne supporte pas de voir son intimité de vieux garçon bousculée par une gamine. Marilyn, qui se heurte aux moqueries de ses camarades d’école en raison de son look provincial, ne supporte pas le silence obstiné du vieux monsieur, alors qu’elle ressent le besoin de parler.
Joseph demande à Marilyn de se faire passer pour une nièce auprès de sa sœur. Marilyn se prête au jeu. Les lignes bougent. Marilyn trouve du charme à cet homme qui a une longue expérience de la vie. Joseph se sent reverdir en présence du corps de la jeune femme. Il est jaloux du jeune homme qui, travaillant dans une agence immobilière sur le trottoir d’en face, fait la cour à Marilyn. Il se prend aussi au jeu oncle-nièce. La cohabitation n’est plus possible le soir où sa « nièce » reçoit une gifle pour être rentrée plus tard que prévu au contrat.
Le film, en particulier sa fin, souffre d’un manque manifeste de budget. Mais il parvient à trouver le ton juste, avec deux acteurs excellents : Michel Galabru, bien sûr, et Luce Radot qui, malgré son inexpérience, lui donne la réplique de manière impeccable.