Un jour sans fin

France 5 a récemment diffusé « un jour sans fin », film d’Harold Ramis (1993) avec Bill Murray et Andie MacDowell dans les rôles principaux.

 Phil Connors (Bill Murray) présente la météo sur une grande chaîne de télévision. C’est un homme cynique et vaniteux. C’est à contre-cœur que, le 2 février, il se rend « chez les péquenots » à Punxsutawney pour la traditionnelle fête de la marmotte. Face à un grand concours de foule, on ouvre le terrier d’une marmotte. De son comportement on déduira si la fin de l’hiver sera rude ou non.

 Une tempête de neige – que le grand météorologue qu’il est n’avait pas prévue – l’oblige à rebrousser chemin. Il retourne à l’hôtel avec le projet de repartir le lendemain. Le problème, c’est qu’il n’y aura pas de lendemain. Lorsque son réveil sonne, à 6h, c’est la même journée qui recommence.

La radio répète les boniments de la veille, la foule se presse déjà pour se rendre à la fête, il rencontre sur son chemin les mêmes importuns. Il rejoint au pied du même podium sa collaboratrice Rita (Andie MacDowell) et son caméraman Larry (Chris Elliott), et il doit face à eux faire la même chronique.

 Le même scénario se répète chaque matin. Il peut insulter ou frapper les importuns, ce sont toujours les mêmes qui se présentent à lui à la même heure en ce perpétuel 2 février. La médecine somatique et psychiatrique n’y peut rien. Phil est, comme en prison, encapsulé par un temps circulaire et répétitif. Il est incarcéré dans le 2 février.

 Tout n’est pas mauvais, se dit Phil, dans cette situation. Il peut tout se permettre. Rêvait-il d’un rodéo en voiture, poursuivi dans la ville endormie par des policiers gyrophares allumés et sirènes hurlantes ? Qu’à cela ne tienne : ce soir, il sera au poste, demain matin au lit pour entrer de nouveau dans le fatidique 2 février. Rêve-t-il de se suicider de manière spectaculaire, en se jetant devant un camion ou du haut d’un immeuble ? Rien de plus facile : à 6 heures demain matin tout sera effacé.

 Le perpétuel recommencement finit par poser problème quand Phil tombe amoureux, pour de bon, de son assistante Rita. Il rêve de construire sa vie avec elle, mais que faire quand sa vie se résume, dirait un banquier, à un crédit de 24h révolving ? L’armure de diva égoïste et cynique se fissure. Phil apprend à faire le bien. Comme il sait, à la seconde près, les drames qui peuvent accabler les habitants de Punxsutawney, il les prévient et devient le héros porte-bonheur de la petite ville. La bienveillance pourrait être la clé pour sortir de la fatalité.

 « Un jour sans fin » est une excellente comédie dans laquelle le rire naît de l’absurde, et aussi du jeu subtil de Bill Murray.

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