Arte TV a récemment diffusé Victoria, film de Justine Triet (2016), avec Virginie Efira dans le rôle principal.
Victoria Spick (Virginie Efira) est déboussolée. David (Laurent Poitrenaud), son compagnon l’a quittée et laissée seule avec leurs deux petites filles. Rêvant de gloire littéraire, il se réjouit d’avoir enfin écrit un roman où il mêle allègrement leur vie sexuelle cachée et les déboires de son ex dans son métier d’avocat pénaliste.
Un ami de Victoria, Vincent Kossarski (Melvil Poupaud) est accusé par sa compagne d’avoir tenté de l’assassiner. Il supplie son amie de le défendre aux Assises. Victoria est placée dans une position déontologiquement impossible, d’autant plus qu’elle était présente aux noces pendant lesquelles le meurtre est censé avoir été commis.
Incitée par son médecin à faire l’amour plus souvent, Victoria fréquente les sites de rencontre, mais ses partenaires d’un soir sont plus désastreux les uns que les autres. Elle consulte une voyante africaine, mais celle-ci lui répète immanquablement qu’elle doit sortir de l’engrenage de la drogue, alors qu’elle ne se connaît pas d’addiction.
Le baby-sitter déclare forfait. Un homme se présente, Samuel Mallet (Vincent Lacoste), un ancien dealer que Victoria a défendu et sorti d’affaire. C’est un parfait loser, un chômeur chronique qui, sans jamais avoir étudié le droit, se rêve avocat. Samuel devient peu à peu « l’homme de l’ombre » de Victoria, celui qui s’occupe de ses filles, celui qui fait ses courses, celui même qui affiche dans le salon une cartographie des invités à la noce fatidique.
Victoria est obnubilée par ses ennuis et par la défense de Vincent dans un contexte absurde : le témoin de l’accusation est le chien de celle qui se dit agressée. L’hostilité du dalmatien à l’égard de l’inculpé prouverait sa culpabilité.
Samuel a fait l’amour à Victoria, il l’a aidée à gagner le procès, mais il reste dans l’ombre. Victoria, peu à peu, découvre qu’il lui manque.
J’ai aimé cette comédie qui immerge le spectateur dans l’existence d’une femme à qui tout pourrait sourire mais qui se trouve entraînée au bord du burn-out, sans aucune visibilité sur sa vie présente et à venir.