À Bordeaux, le Bassin des Lumières présente deux expériences immersives : Venise, la Sérénissime et Sorolla, Promenades en bord de mer.
Il y a quelque chose d’étrange, voire d’incongru, dans l’expérience artistique qui est offerte par le Bassin des Lumières. Le site où elle se déroule est la base de ravitaillement et d’entretien des sous-marins allemands pendant la seconde guerre mondiale. On ne peut s’empêcher de penser à l’Ukraine écrasée par les bombes.
Il faut reconnaître toutefois que la base sous-marine constitue un lieu adapté pour évoquer Venise. Lorsque sont projetées des gravures anciennes du Pont du Rialto, le grand canal semble ne faire qu’un avec les bassins où s’amarraient les sous-marins. Le spectateur est pris dans un jeu de reflets où monuments, madones, gondoles, Fenice, stars de cinéma semblent emportés dans un tourbillon d’images et de musique.
L’exposition Sorolla m’a touché. Nous avions aimé à Madrid le musée Joaquín Sorolla, peintre espagnol né à Valence en 1863 et mort en 1923 à Cercedilla, dans la Communauté de Madrid. Il est qualifié de peintre de la couleur. C’est un éblouissement. Sorolla était aussi un grand portraitiste. Le tableau intitulé L’autre Margarita, où l’on voit une jeune femme sous la garde deux policiers, est particulièrement émouvant. Réalisé par Sorolla alors qu’il avait 29 ans, il l’a consacré comme l’un des meilleurs peintres de sa génération.