Chronique d’étonnement n°13

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

 Dans cet article de transhumances, la vitalité des rites de la Semaine Sainte en Andalousie, dans un contexte d’indifférence religieuse croissante en Espagne.

 Semaine Sainte

 Andújar est une ville de 36 000 habitants dans la province de Jaén, en Andalousie. Jeudi 8 avril, je la traverse avec mon coéquipier, dans le cadre d’un périple cycliste commencé en Aragon. Le centre-ville est paralysé par une procession. Ce n’est pas encore la Semaine Sainte, mais les festivités ont commencé.

 Dans la rue principale de la ville, des milliers de personnes sont massées le long du cortège. Des centaines, endimanchées, participent au défilé : elles font avancer les chars cérémoniels où trônent le Christ souffrant et la Vierge douloureuse, elles jouent de la trompette ou du tambour, elles marchent simplement parmi la multitude.

 Le lendemain à Séville, la même scène se produit. Un immense char portant la Vierge est déplacé à grande peine dans une rue étroite. Une foule immense l’accompagne, y compris des pénitents vêtus de violet, la tête recouverte d’une capuche.

 Toute la semaine, des processions arpenteront les rues de la ville, provoquant un chaos de circulation. Dans toutes les églises de la ville, les curieux par centaines viennent admirer les chars qui, au jour et à l’heure dits, seront au cœur de la procession dans les rues du quartier.

 La ferveur de ces manifestations religieuses ne cesse d’étonner, alors que la pratique religieuse et l’influence de l’Église reculent massivement en Espagne. L’Andalousie serait-elle épargnée ? La pratique religieuse se serait-elle « folklorisée », ne laissant subsister que le patriotisme de clocher et la saveur des traditions ?

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