Inauguré en 2016 à Montignac (Dordogne), le Centre international de l’art pariétal Lascaux IV immerge le visiteur dans une création artistique vieille de 20 000 ans.
Découverte en 1940 et fermée au public en 1963 parce que sa fréquentation touristique abîmait irrémédiablement les peintures, la grotte de Lascaux est classée au patrimoine mondial de l’humanité. Vingt ans après la fermeture, fut inaugurée une réplique d’une grande partie de la grotte, Lascaux II.
Une exposition itinérante, Lascaux III, se déplace d’une ville à l’autre dans le monde. J’avais eu l’occasion de la visiter à Bordeaux il y a quelques années. Lascaux IV a pour cadre un bâtiment futuriste créé par l’architecte norvégien Kjetil Traedal Thorsen, qui a notamment signé l’opéra d’Oslo et le mémorial du 11 septembre à New-York.
La visite se fait par groupes d’une vingtaine de personnes, équipées d’écouteurs par lesquels ils entendent les explications du guide, appelé ici médiateur. C’est une jeune femme à la voix agréable, pleine d’humour, attentive aux enfants, compétente, qui nous accompagne.
On monte au belvédère, duquel se voient la ville de Montignac et la vallée de la Vézère. Un film introduit la visite : il situe le cadre de vie des habitants de la vallée il y a vingt millénaires, en pleine glaciation, alors que la température ne dépassait pas 15°C en été. Il se trouve que nous visitons le site en pleine canicule : un séjour d’une heure dans la réplique de la grotte par 16°C nous fera du bien !
Plusieurs salles créées de toute pièce reproduisent au centimètre près les volumes de la grotte originale. Des artistes ont reproduit à l’identique les images d’aurochs, de chevaux et de bisons qui figurent sur ses parois. C’est féérique. La Chapelle Sixtine de la préhistoire, disait l’Abbé Breuil.
À la sortie de la réplique de la grotte, une vaste salle abrite des structures où sont reproduites des figures que l’on n’a pas encore pu admirer. Dans un lieu inaccessible se trouve l’unique représentation humaine dans la grotte : un homme déséquilibré faisant face à un auroch. Sur une paroi, des rayons lumineux font ressortir les contours de dessins que l’on n’a pu admirer car ils n’avaient pas été peints.
Une salle propose des photos d’art pariétal côtoyant des œuvres d’art moderne. Elles sont présentées sur une mosaïque d’écrans sur deux murs et le plafond qui les relie. Enfin, un auditorium permet de visionner un film.
Lascaux IV est une grande réussite. Sa visite intéressera aussi les enfants petits et grands.