Le Commissaire Européen Michel Barnier a récemment rencontré des dirigeants de compagnies d’assurance britanniques.
La rencontre ne s’annonçait pas facile : la Commission européenne travaille au renforcement des obligations des compagnies d’assurance en termes de fonds propres (projet « Solvency II »), mais celles-ci considèrent que le projet va trop loin.
Le Commissaire Barnier délivre en bon anglais la partie protocolaire de son message, mais passe au français lorsqu’on entre dans une discussion technique dont chaque terme doit être mesuré au millimètre près. Il parle d’une voix chaude et un peu chuintante. Curieusement, chaque phrase est ponctuée d’un « hein », dont il est difficile de savoir s’il s’apparente au « han » du bûcheron ou du joueur de tennis après un coup de hache ou de raquette ou au « n’est-ce pas ? » de celui qui cherche l’approbation.
Michel Barnier revendique hautement sa qualité d’homme politique. Il ne se positionne pas comme le chef d’une administration, mais comme le responsable d’un projet qui consiste à rendre le système financier européen plus sûr tout en respectant sa diversité.
Les mesures de sécurité qui accompagnent son déplacement, la stricte contrainte de temps de la rencontre, le fait qu’il s’exprime dans une langue étrangère, l’abondant usage de la première personne (« je veux que… »), tout cela érige une barrière entre le Commissaire Barnier et l’assistance. Pourtant, le fait qu’il parle de manière compétente des sujets quotidiens de son auditoire et son insistante disposition au dialogue en font un acteur du marché londonien de l’assurance.
Photo de Michel Barnier, Commission Européenne