Encaissé entre de hautes montagnes, le Lac de Côme suscite des émotions paradoxales, faites de brutalité et de sérénité.
La grande maison que nous avons louée avec des amis pour une semaine surplombe le lac d’une centaine de mètres. Nous dînons en terrasse. La rive occidentale se couvre d’ombre. Seule la crête des montagnes rougeoie des couleurs d’automne.
Le matin, je descends par un sentier de montagne et un escalier jusqu’au lac. Bienfaisante immersion. En m’éloignant de la berge, j’observe le village regroupé autour de l’église et de son campanile.
Le bateau est roi sur le lac de Côme. Á Nesso, nous embarquons sur le Concordia, mu par des roues à aubes. Il faut une heure pour rejoindre Bellaggio, distant de seulement 13km. Mais conduire sur la route qui borde le lac constitue un parcours d’obstacle et stationner dans les villages, un défi.
Naviguer sur le lac est source d’émotions sans cesse renouvelées. Le parcours n’a rien de rectiligne, la lumière est mouvante, ses reflets modelés par les vagues. Á la proue du bateau, nos poumons se chargent du vent qui, au ras de l’eau, déferle des montagnes.
Par endroits, le lac est bordé de falaises abruptes striées de cascades. Á cette brutalité s’oppose la sérénité des lieux habités, semés sur la rive, leurs façades jaune pastel se reflétant à la surface de l’eau.
Le Palais Melzi à Bellaggio et le Palais Carlotta à Tremezzo comportent de somptueux jardins botanique, lieux de promenade et de méditation.